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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS des Prairies, forêts humides du Val de Saône - EPTB Saône-Doubs

Nous sommes en 2050. Gérald, raconte nous ton site !  

- Quel est le climat qui règne qui sur votre aire protégée (températures, précipitations, etc.) ?

On est dans le dur. On a des périodes estivales très compliquées : beaucoup de soleil, sécheresse importante, même si on maintient un niveau d’eau grâce au barrage de Poncey-les-Athée, en accord avec VNF. 

Même si les précipitations n’ont pas varié sur l’année, la période sèche dure maintenant de mai à fin septembre. On a aussi une évolution des précipitations extrêmes qui sont plus nombreuses et plus intenses. Le nombre de jour de gel a évolué à la baisse aussi. Les phénomènes de vents forts et tempétueux sont aussi plus importants. On assiste à des phénomènes cévenols qui touchent maintenant notre région, sans compter les gouttes froides qui viennent de la nouvelle Ukraine (qui s'étend désormais de la Sibérie à la mer d'Aral). 

- Quel est le patrimoine naturel présent ? Quelles espèces/habitats ont disparu ? Et quelles nouvelles espèces/habitats sont arrivé(e)s ?

En termes d’habitats on est passé d'habitats très humides à des habitats plus secs, moins hygrophiles avec évolution des cortèges floristiques, tout comme les cortèges d’oiseaux migrateurs qui changent. Au niveau entomofaune, ça a beaucoup changé aussi : il y a 25 ans, la laineuse du prunelier est arrivée, elle est maintenant très présente. Certains ravageurs sont aussi bien présents, notamment niveau agricole. 

Les zones de peupliers conservées en RBI, ont évolué aussi : les peupliers sont morts, il reste des chandelles, dans lesquels on trouve des pics, et des espèces nouvelles inféodées aux bois morts. 

Les cariçaies présentes sont devenues des fruticées. Il y a 25 ans, on avait planté des peupliers noirs qui se sont développés, grâce au maintien de la nappe permis par les barrages. 

- Quelles sont les activités humaines qui se déroulent dans et autour l’aire protégée ? quelles pressions exercent-elles sur le patrimoine naturel ?

L’arrivée de la céréaliculture est importante en terme d'activité agricole. On a aussi une intensification des pompages d’eau potable pour alimenter la ville de Dijon, ce qui participe à un asséchement de ces habitats. Mais pour limiter ça, on a travaillé avec VNF pour arriver à conserver le niveau d’eau évitant le plus l’assèchement. 

- Et vous, en tant que gestionnaire, que faites-vous (quelle gestion ?) sur votre site ? et que vous voulez vous pour votre site ?

Notre gestion est moins interventionniste. Nous laissons la nature s’adapter, faire ses choix. Il ne faut pas intervenir, mais laisser la nature s’exprimer. 

On a conservé les mesures agroenvironnementales qui nous permettent de maintenir l‘élevage et on a développé une filière foin, qui rend la prairie attractive économiquement. On a aussi une maitrise foncière sur le site, qui nous permet d’agir sur le site, sauf sur le nord, ou la céréaliculture s’est développée. 

Sur les parcelles que l'on a en propriété, on a bouché les drains, les zones humides accueillent toute l’eau qui s’écoule des coteaux, au bénéfice des milieux. 

- De quels partenaires est composée la gouvernance (nouvelles implications, nouveaux outils/reconnaissance/label… ou sortie de certains partenaires) et quelle portée/ rayonnement a le site sur le territoire

On a ouvert notre COGES à de nouveaux acteurs : VNF, les agriculteurs, mais aussi le fermier d’eau potable de Dijon métropole, etc. 

Quelques fondations privées viennent aider à financer la gestion, car les fonds publics se sont rarifiés. On les invite donc au COGES. On travaille avec les écoles, qui bénéficient du sentier pédagogique installé sur le site il y a 25 ans. 

Niveau Espèces Exotiques Envahissantes, on gère en interne, la dynamique se stabilise. 

Le département est toujours présent sur le site, mais se questionne sur le maintien de l’ENS, car les habitats ont changé. 

Adaptation des ENS de Côte-d'Or au changement climatique
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