Pages
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1. Présentation du groupe
Bienvenue dans le groupe “Adaptation des ENS de Côte-d'Or au changement climatique"
Objectifs et cibles du groupeComme son nom l'indique, ce groupe vise à rassembler les gestionnaires d'espaces naturels sensibles de Côte-d'Or autour de la question de l'adaptation de la gestion de ces espaces au changement climatique. Il permet de :
Centraliser l'ensemble des informations, documents, liens etc. relatifs à la démarcheEt favoriser les échanges entre nous (questions, informations, conseils…) !Ce groupe est privé (inscription sur demande) pour nous permettre d'échanger “entre nous”.
Contenus disponiblesDans ce groupe vous trouverez :
Dans “Pages" : des pages de ce type, avec du contenu à lire, des liens, etc. destinés aux membres du groupe. Chacun peut en créer/modifier.
Dans “Discussions” : les différents sujets de discussion du groupe (c'est notre “forum”). Vous pourrez les lire, y répondre et en créer de nouvelles. Vous pouvez aussi recevoir les échanges par mail (si vous êtes “abonné”, cf. image ci-dessous) et y répondre via votre messagerie habituelle (en envoyant un mail à adaptation-des-ens-de-cote-d-or-au-changement-climatique@lists.naturadapt.com).
Dans “Documents” : des documents destinés aux membres du groupe. N'hésitez pas à ajouter des documents pour les partager avec le groupe.
Dans “Membres” : la liste des personnes membres du groupe. En cliquant sur les personnes, vous arriverez sur leur profil et pourrez les contacter par mail si besoin!
Bonne visite et bon échanges!
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2. Liste des ressources du groupe
Cette page sert de “gare centrale” pour l'ensemble des ressources et liens utiles à ce groupe !// Les réunions //
Compte-rendu de la réunion #1 du 16/03/2023
Compte-rendu de la réunion #2 du 05/09/2023
Compte-rendu de la réunion #3 du 25/01/2024
Compte-rendu du webinaire du 25/06/2024
Compte-rendu de la réunion #4 du 10/10/2024
Compte-rendu de la réunion #5 du 20/02/2025
// Les Diagnostics de vulnérabilités et d'opportunités (DVO) et les cartes postales du futur //
Bois de Montfée : DVO | Carte postale du futur
Cirque de la Coquille : DVO | Carte postale du futur
Etang de Marcenay : DVO | Carte postale du futur
Frayère de Mirebeau-sur-Bèze : DVO | Carte postale du futur
Marais de la Rosière : DVO | Carte postale du futur
Marais du Cônois : DVO | Carte postale du futur
Marais du Moulin - Vallée du Brevon : DVO | Carte postale du futur
Marais Tuffeux de Saint-Marc-sur-Seine : DVO | Carte postale du futur
Pelouses et combes de la Vallée de l'Ouche : DVO | Carte postale du futur
Prairies du Val de Saône : DVO | Carte postale du futur
Réserve écologique des Maillys : DVO | Carte postale du futur
Réservoir de Cercey : DVO | Carte postale du futur
Zone humide du Breuil : DVO | Carte postale du futur
// Les récits climatiques par écorégion //
Auxois-Pays d'Arney
Châtillonais
Côte & arrière-Côte
Fossé bressan/Val de Saône
Présentation des récits climatiques (CENB)
Infographie à l'échelle de la Côte-d'Or
// Le guide méthodologique d'adaptation au changement climatique Natur'Adapt" //
LE GUIDE NATUR'ADAPT [FR]
Fiche pratique n°1 - Exploration des 4 composantes [FR]
Fiche pratique n°2 - De l’information à la mobilisation [FR]
Fiche pratique n°3 - Information à collecter et sources possibles par composante [FR]
Fiche pratique n°4 - Quelques indicateurs climatiques utiles pour l’analyse du climat et où les trouver [FR]
Fiche pratique n°5 - Analyse des effets potentiels du changement climatique (‘analyse simple’) [FR]
Fiche pratique n°6 - Analyse des vulnérabilités et opportunités (‘analyse détaillée’) [FR]
Fiche pratique n°7 - Contenu recommandé pour le diagnostic de vulnérabilité et d’opportunité [FR]
Fiche pratique n°8 - Exemples de mesures d’adaptation [FR]// Exemples de démarches d'adaptation au CC //
https://www.pearltrees.com/aires_protegees_et_changement_climatique/adaptation-changement/id39742490
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3. Liste des études pré-existantes recensées
Cette page sert de “bibliothèque” commune sur les études pré-existantes sur le changement climatique et ses impacts en Côte-d'Or. N'hésitez pas à la compléter avec des liens ou avec de nouveaux documents ('Modifier la page') !ENS Cercey : étude VNF sur les capacités de remplissageONF :Outil clim’essence (aide au choix des essences forestières à horizon 2050, 2070)Outil de suivi (ONF) automatisé du dépérissement des arbres à partir d’imagerie satellite Epicéa, hêtreOutil ONF « sensibilité des stations forestières au déficit hydrique »CD21 :Etudes climatiques MétéoFrance dans le cadre de la stratégie départementale d’adaptation au changement climatique (CD21)Etude besoins / ressources en eau (CD21)CENB :Dans certains plans de gestion CENB : comparaison Normales températures et précipitations : 1960 / 1990 ; 1990 : 2020Mise en place d’un réseau « sentinelles du climat » CENBPose de station météo + piezomètre pour mieux suivre à l’échelle fine les finesNouveau PG de la RNN Combe Lavauxenjeux liés aux changements globauxstation météoVal de Saône : étude changement climatique (EPTB) 2023 – 2024)étude changement climatique et agriculture (perception sociologique) – Chambre régionale d’agricultureplan de gestion stratégie milieux humides (EPTB)Fédération de pêche : suivis piscicoles et suivi de la température de l’eau (118 stations sur cours d’eau)Plan risques incendies -
4. Liste des objets d'analyse
Mettez ici votre sélection d'objets d'analyse (3 par composante) :1. Réalisez une première sélection d’objets d’analyse (idéalement entre 20 et 30) représentatifs des composantes « patrimoine naturel », « activités humaines » et « actions et moyens de gestion ». Ces objets sont les éléments plus structurants, les plus parlants pour votre aire protégée (cf. schéma ci-dessous).
// Quelques conseils pour faire vos choix // (voir page 16 du guide Natur'Adapt)
En tant que gestionnaire ou animateur de la démarche d’adaptation, vous et votre équipe êtes pertinents et légitimes pour réaliser cette sélection. Vous pouvez aussi associer vos instances de gouvernance (conseil scientifique, commission, etc.) pour réaliser et valider cette première sélection : cela rendra vos choix plus robustes et permettra une meilleure appropriation de la démarche par vos partenaires.
Choisir dans la composante, des éléments caractéristiques, représentatifs et/ou structurants pour l’aire protégée mais aussi des éléments emblématiques, parlants pour les acteurs du territoire
Pour le patrimoine naturel : il est souvent nécessaire d’effectuer des regroupements (espèces inféodées aux conditions froides, espèces limicoles, etc.) et de s’intéresser aux habitats/milieux et aux fonctionnalités écologiques. Ne pas chercher à sélectionner des éléments a priori vulnérables au changement climatique, mais bien ceux qui sont importants pour l’aire protégée à l’instant T.
2. Sélectionnez 3 objets pour chaque composante pour renseigner le tableau ci-dessous : nous repartirons de ce tableau pour choisir les objets analysés lors des travaux de groupe en janvier 2024.
3. Renseignez ici votre sélection d'objets d'analyse (3 par composante) en cliquant sur “Modifier la page” (dans le menu de gauche) :
Vos 3 objets “activités humaines”Vos 3 objets “patrimoine naturel”Vos 3 objets “actions et moyens de gestion”Etang de Marcenay Pelouse et marais du Moulin Sources et cascades du Crodin Fréquentation du publicCordulégastre bidentéBryophytesBoisements Entretien du siteZone humide du Breuil Cirque de la Coquille Pelouses et combes de la vallée de l'Ouche Bois de MontféeGestion forestièreAgriculture, dont pâturageGestion de la ligne électrique RTE- cortège des papillons des milieux ouverts
- cortège floristique acidiphile
(- cortège floristique des milieux secs et humides)
- habitat forestier de hêtraie-chênaie acidicline à acidiphile
- Maintien d’une gestion productive de la forêt, en réservant certains secteurs à la libre-évolution (trame vieux arbres)
- Eco-pâturage
(- Suivis scientifiques)
- Communication & accueil du public
Réservoir de CerceyActivité touristique du sitePêcheExploitation du barrage pour l'alimentation du canal de BourgogneFlore des vases exondéesCortège herpétologique lié aux milieux humidesAvifaune hivernanteEntretien de la végétation herbacée sur les diguesSensibilisation des usagersEntretien des rigolesMarais de la Rosière Frayère de Mirebeau Prairies et forêts inondables du Val de Saône Les Maillys -
5. Webinaire du 25 juin 2024
Atelier #4 - Webinaire du 25/06/2024Horaires : 9h30-12h
Lien visio :
Ordre du jour :Accueil et temps de travail individuelTour d'écran de l'état d'esprit et des objectifs de chacunEtat d'avancement et difficultés : échanges en sous-groupes puis en plénièrePréparation des prochaines étapes : 3 choses que vous aimeriez faire lors du prochain atelier et prochains petits pasConclusion Consignes pour le temps 1)
https://us06web.zoom.us/j/85237731403?pwd=GhmaenCZchD2aANFN8CMFVhoOmCXLQ.1
ID de réunion: 852 3773 1403
Code secret: ACT
Rejoindre par téléphone : +33 1 7095 0103Merci de renseigner le padlet suivant avec pour chaque ENS :
Votre objectif concret d’intégration du changement climatique à court/moyen terme (ex. faire un récit prospectif, faire une analyse de vulnérabilité de x objets, organiser 1 échange avec le Comité de gestion, mettre 1 action dédiée lors du renouvellement du PG, revoir les actions du PG avec les lunettes CC, etc.)Ce qui a pu être fait depuis le dernier atelier (25/01/24) : actions réalisés, contacts pris, réflexions, etc.Les éventuels succèsLes éventuelles difficultés et questions en suspensLien du padlet : https://padlet.com/entrepriseact/ens21-cc-54s9hb8qlytryg2g
Consignes pour le temps 4)Merci de renseigner le padlet avec pour chaque ENS :
Le prochain petit pas d'ici l'atelier de fin septembre.Lien du padlet : https://padlet.com/entrepriseact/ens21-cc-54s9hb8qlytryg2g
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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS de la Frayère de Mirebeau-sur-Bèze - CD21 & Fédération de pêche
Nous sommes en 2050, dites-nous : Jean-Philippe, Marion, quel est le climat qui règne sur votre aire protégée ?
Nous vivons une augmentation de 1 à 2°C des températures moyennes, une diminution des jours de gel, une diminution des vagues de froid, une augmentation des étiages et des évènements extrêmes d’inondation.
Les précipitations si elles n'ont pas significativement diminué sont inégalement réparties sur l’année avec des évènements plus intenses et de longues périodes sans pluie.
Quel est le patrimoine naturel présent ? Quelles espèces/habitats ont disparu ? Et quelles nouvelles espèces /habitats sont arrivé(e)s ?
Le fonctionnement de la frayère est toujours opérationnel (reproduction piscicole).
L’espèce cible (brochet) a régressé en nombre pour laisser la place à des espèces ubiquistes ou invasives (perche soleil, silure, pseudorasbora).
Quelles sont les activités humaines qui se déroulent dans et autour de l’aire protégée ? Quelles pressions exercent-elles sur le patrimoine naturel ?
Les pratiques agricoles ont évolué : il y a une déprise agricole avec des zones enfrichées et une transformation des pratiques agricoles sur d'autres secteurs avec l'intensification des pâtures et des cultures.
Et vous en tant que gestionnaire que voulez-vous, quelle gestion ?
Je souhaiterais que le milieu soit réouvert et que la connexion hydraulique avec la Bèze demeure opérationnelle. On favorisera une agriculture de type pâturage extensif.
De quels partenaires est composée la gouvernance (nouvelles implications, nouveaux outils/reconnaissance/label….) ou sortie de certains partenaires) et quelle portée rayonnement le site sur le territoire ?
La composition du comité de gestion est la même, la gouvernance sera inchangée à l’exception de l’ajout de la commune.
Il y a eu une mutualisation de gestion avec le site de la roselière de Mirebeau-sur-Bèze.
Ce site a été pris en compte dans le Plan de Gestion Stratégique des Milieux Humides par le syndicat Bèze, Albane, Vingeanne (SVBA) ce qui a permis de maîtriser le foncier des zones tampon stratégiques.
Pour les autres secteurs, nous avons mis en place des outils permettant d'orienter les pratiques agricoles (bail environnemental, ORE).
En plus, pour garantir la pérennité du site, un APB (arrêté de protection de biotope) a été mis en place.
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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS de la Réserve écologique des Maillys - CD21
Nous sommes en 2050, dis-nous : Florent, quel est le climat qui règne sur ton aire protégée ?
Depuis 2029, le plan d'eau de la réserve n'a plus jamais gelé. Ça peut paraître anecdotique mais cela traduit la baisse du nombre de jours de vague de froid de 25 % et la diminution d'environ 11 jours de gel par an, par rapport à la période 1951-2005. L'hiver se réduit à peau de chagrin avec une reprise de la végétation dès la mi-février, soit une à deux semaines d'avance !
A contrario, les températures estivales explosent, avec une quinzaine de jours supplémentaires par an où les températures maximales journalières atteignent ou dépassent les 25°C et les vagues de chaleurs sont multipliées par deux. Malgré l'augmentation des précipitations, les périodes de sécheresse sont de plus en plus fréquentes. Nous avons même eu un incendie le long de la D20 en 2042, lié à un mégot de cigarette jeté par un automobiliste peu scrupuleux. L'ensemble de la ripisylve et du cordon de végétation situé le long de cette route est parti en fumée, sans compter la pollution du plan d'eau et de la nappe phréatique liée à l'intervention des pompiers...
Quel est le patrimoine naturel présent ? Quelles espèces/habitats ont disparu ? Et quelles nouvelles espèces/habitats sont arrivé(e)s ?
Les périodes de sécheresse prolongées ont un impact sur la prairie humide et la majorité des pieds d’ail anguleux et de violette élevée a disparu, malgré les moyens engagés dès 2025 dans le cadre d'un plan national d'action. C'est un peu désespérant.
La satisfaction pourrait venir des premiers cas de nidification de la grande aigrette sur l'île il y a deux ans. Cela porte à 5 le nombre d'espèces d'ardéidés nichant sur le site.
Nous ne pouvons plus mettre en avant la colonie de grand cormoran comme spécificité locale, depuis la découverte de deux nouvelles colonies dans le val de Saône et d'une dans l'Auxois.
La première mention départementale de Cormoran pygmée restera cependant un trophée pour la réserve écologique des Maillys, après de nombreuses années d'attente et la multiplication des observations dans les départements limitrophes. Depuis novembre 2028 et cette magnifique observation de deux individus depuis le nouvel observatoire de la rive nord, l'espèce est observée annuellement de novembre à avril. On a pu en dénombrer jusqu'à 8 individus en 2037.
Côté mammifère, seul le castor a pu être ajouté à la liste des espèces quadrupèdes observées au sein de la réserve. Il a visiblement profité de la crue cinquentennale du printemps dernier. Pas sûr que ce soit durable, mais nous suivons ça de près.
Quelles sont les activités humaines qui se déroulent dans et autour l’aire protégée ? quelles pressions exercent-elles sur le patrimoine naturel ?
Les monocultures de maïs ont fini de remplacer l'ensemble des prairies du secteur. Il ne reste plus que les quelques hectares de la boucle des Maillys, mais le pâturage y a disparu et le fourrage est fauché et ensilé début mai. Il n'est plus du tout question du râle des genêts, ni du courlis cendré ou du tarier des prés. Les pies-grièches écorcheurs semblent avoir quasiment disparues du secteur avec la disparition des dernières haies et des quelques bosquets encore présents il y a une quinzaine d'années.
La nappe d'accompagnement de la Saône est de plus en plus basse, notamment en raison de l'augmentation des prélèvements pour l'irrigation et pour la production d'eau potable. En moyenne, nous avons perdu 50cm de hauteur d'eau ces 30 dernières années. Même les peupleraies du Val de Saône commencent à souffrir.
Il s'en est fallu de peu que la réserve ne soit pas transformée en réserve d'eau pour l'agriculture...
Et vous, en tant que gestionnaire, que faites-vous (quelle gestion ?) sur votre site ? et que vous voulez vous pour votre site ?
Avec les collègues, nous sommes partagés entre satisfaction et désespoir ; satisfaction d'avoir pu maintenir peu ou prou l'héritage naturel du site malgré toutes les critiques que nous pouvons émettre sur l'origine industrielle du site. Désespoir de voir qu'un ancien site très fortement remanié conserve davantage de naturalité que les milieux environnants. Nous allons essayer de poursuivre dans ce sens, au risque de transformer ce site en musée. Peut-être que la pie-grièche écorcheur sera le nouvel emblème de la réserve !
De quels partenaires est composée la gouvernance (nouvelles implications, nouveaux outils/reconnaissance/label… ou sortie de certains partenaires) et quelle portée/ rayonnement a le site sur le territoire
De ce côté peu de choses ont changé, les partenaires sont globalement les mêmes qu'il y a 30 ans. Les services de l'État s'intéressent davantage à ce site en raison des espèces qui se maintiennent encore localement. Un APPHN pourrait bientôt voir le jour dans le cadre de la NSPENFA (Nouvelle stratégie de protection des espaces naturels et faiblement anthropisés).
Les visites grand public sont plus fréquentes avec 2 sorties mensuelles et des permanences durant les vacances scolaires. Nous avons ainsi pu étoffer notre offre d'animation, y compris auprès des personnes en situation de handicap. L'ensemble des sentiers sont accessibles aux personnes à mobilité réduite et les nouveaux aménagements sont adaptés aux déficiences visuelles et auditives. Par ailleurs, des projets de recherches sont menés avec l'université de Dijon, notamment dans le cadre de l'adaptation des milieux et des espèces au changement climatique.
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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS de la vallée du Brevon - CEN Bourgogne
Nous sommes en 2050, Aurélien, Antoni, dites-nous quel est le climat qui règne sur votre aire protégée ?
Bonjour, sans surprise, les modélisations étaient les bonnes…la Tmoy annuelle a augmenté de 3°C, maintenant il fait presque 13°C de moyenne annuelle. Le froid n'est plus qu'un lointain souvenir, les jeunes et même les moins jeunes ne savent plus ce que c'est. La dernière vaguelette de froid remonte à 2033, on avait eu -12°C pendant 3 jours le matin et pas de dégel, mais tu vois il n'avait même pas neigé ! Le plus dingue ça reste l'eau. Le châtillonnais était déjà connu pour ses sècheresses redoutables accentuées par son karst mais là c'est presque tous les ans. Les étés sont caniculaires, on a des pointes à 46°C, c'est de la folie ! Pis les épisodes de chaleur se soldent 1 fois sur 2 par des orages dantesques avec tous les dégâts qui vont avec…enfin tu vois bien, autour de nous la forêt est meurtrie. C'est compliqué pour les forestiers et les agriculteurs.
Quel est le patrimoine naturel présent ? Quelles espèces/habitats ont disparu ? Et quelles nouvelles espèces /habitats sont arrivé(e)s ?
Tu as pu fouiller les archives avant de venir ? tu as vu les vasques tufeuses qu'on avait avant ? bon c'était pas la tuffière de Rolampont mais qu'est ce que c'était chouette ! bah tu vois, maintenant tous les ans, c'est en assec pendant plusieurs mois. J'ai même vu un hiver où la source n'a pas recoulé tellement il ne pleuvait pas, affolant. Je crois que la dernière année où les vasques étaient pleines même en été c'était en 2034…Du coup on a perdu pas mal d'espèces patrimoniales, le Triglochin à disparu, le cratoneurion n'est plus, il a été cuit par la chaleur et le sec…tu veux qu'on fasse quoi ? par contre on a quelques nouveaux arrivants très intéressants ! on a tout un cortège de papillons du sud qui a réussi à migrer, avec pas mal d'azurés patrimoniaux et pis dans le châtillonnais on a depuis quelques années le Tarente de Maurétanie ! Tu sais l'espèce de gecko du sud, et bah il est bien remonté, il a l'air de se plaire chez nous !
Non, ce qui a changé drastiquement, c'est l'agriculture. Ceux qui ne croyaient pas au changement du climat, ils sont servis, là. Tu penses que sur le karst, des sécheresses comme on prend, c'est terrible. Les gars font des rendements en blé dignes de l'ère soviétique, c'est ridicule…et je sais pas si tu sais, mais y a presque plus d'élevages laitiers, pas assez d'herbe. C'est pas beau à voir. Du coup pour pâturer le bout de prairie autour des vasques on fait appel à un éleveur de moutons. Il s'en sort pas mal, il fait de la viande de qualité qui part dans les restos de Dijon.
Quelles sont les activités humaines qui se déroulent dans et autour de l’aire protégée ? Quelles pressions exercent elles sur le patrimoine naturel ?
Côté forêt, les types ont sorti tout ce qu'ils pouvaient pour pas perdre trop d'argent. il n'y a plus de gros bois, tout a été coupé. Là, ils essaient des nouvelles essences. Il parait que le Parc donne des sous pour planter des feuillus locaux qui résistent à la sécheresse.
Agriculture : Les plateaux de l'Est ont pris chers, de base ils avaient presque pas de réserve en eau mais alors là c'est la folie, 3 mois de sécheresse au printemps et les céréales donnent rien. Et ça c'est récurrent. Beaucoup ont arrêtés. Les grosses fermes de 300/400 ha ont en partie mis la clé sous la porte. Il y a quand même des types qui s'en sortent pas trop mal. Les éleveurs de moutons tirent leur épingle du jeu et pis ceux qui ont plantés très tôt des arbres dans leur champs ont fait un bon choix. T'as pas vu en venant, il y a maintenant pas mal de vignes dans le pays, l'aire de crémant a été complétement modifiée à la demande de la profession en 2042. C'est en train de devenir une culture dominante dans certaines commune du Parc et puis on voit aussi des nouvelles cultures comme l'amande, parait qu'il y a une ferme qui va mettre des pistachiers sur des coteaux très bien exposés.
Et vous en tant que gestionnaire que voulez-vous, quelle gestion ?
Franchement ? on subit. L'eau est la clé de voûte du site, sans eau tu vois bien, on perd le patrimoine naturel historique alors on a décidé dans le nouveau plan de gestion de se concentrer sur les nouveaux arrivants. La prairie autour du site a bien changé, maintenant on la conduit comme une pelouse calcaire, pâturage ovin soit très tôt dans la saison, soit un peu plus tard à l'automne. L'été c'est compliqué, la rivière se tarie et la source ne coule plus, les moutons ne sont pas à la fête durant cette période.
De quels partenaires est composée la gouvernance (nouvelles implications, nouveaux outils/reconnaissance/label….) ou sortie de certains partenaires) et quelle portée rayonnement a le site sur le territoire ?
On a toujours le COGES avec le CEN, le CD21, le PNN et le proprio, et on a intégré depuis 2045, un membre de la Direction départementale pour l'adaptation au changement climatique. L'agriculteur est aussi partie prenante de la gestion du site. Le site est visité au printemps par des amoureux de la nature mais il est globalement délaissé en été, trop chaud. Les gens préfèrent aller dans les forêts alentours chercher un peu de frais.
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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS de la Zone Humide du Breuil - SMBVA
Nous sommes en 2050, Vincent dites-nous :
Quel est le climat qui règne sur votre aire protégée ?
Comme partout les températures ont beaucoup augmenté, notamment les températures d’été et on se retrouve avec des étés souvent caniculaires : dès le mois de juin, les vagues de chaleur se succèdent. En moyenne la température sur le site a déjà augmenté de +3°C !
On assiste aussi à un changement profond de nos hivers, avec une diminution drastique du nombre de jours de gel et la quasi-disparition des vagues de froid.
Les précipitations ont plutôt augmenté en moyenne annuelle. Mais comme les pluies se répartissent de façon très différente, avec un excès sous la forme de fortes précipitations en hiver et au printemps, et une raréfaction des pluies en été et en automne, on assiste de plus en plus à des périodes de sécheresses significatives, voire extrêmes.
Et comme partout en Côte d’Or, le risque de feu a fortement augmenté, ce qui nous impose à tous une plus grande vigilance.
Quel est le patrimoine naturel présent ? Quelles espèces/habitats ont disparu ? Et quelles nouvelles espèces /habitats sont arrivé(e)s ?
Notre zone humide est très impactée par l’augmentation des températures (surtout estivales) et les sécheresses qui impliquent des étiages de plus en plus marqués et fréquents en été et qui s’étendent en automne. Les espèces caractéristiques du site qui réalisent leur cycle sur cette période estivale voire automnales sont grandement menacées, certaines ont quasiment disparues, comme par exemple, la gentiane pneumonanthe.
Le narcisse des poètes et les tritons qui eux réalisent leur cycle de vie au printemps s’en sortent mieux, puisqu’on conserve un peu d’eau dans la zone humide sur cette saison. Cependant, ils sont impactés quand même et n’arrivent à boucler leur cycle complet qu’en 3 ou 4 ans, au lieu de tous les 2 ans avant, ce qui n'est pas bon pour les populations sur le moyen-long terme.
Quelles sont les activités humaines qui se déroulent dans et autour de l’aire protégée ? Quelles pressions exercent-elles sur le patrimoine naturel ?
Scénario 1 : Dans le courant des années 2027/2028, un véritable déclic sociétal s’est opéré, que personne n’aurait pu prédire ! La prise en compte de l’environnement et la protection de la nature sont devenues, en l’espace d’une année, la priorité numéro 1 pour tous et à tous les niveaux : dans les politiques européennes, nationales et locales ; et à l’échelle des citoyens au niveau individuel et collectif. Cela s’est traduit, à l’échelle de notre territoire, par un basculement complet du modèle agricole qui avait cours en 2025, vers une agriculture écologique et durable, véritablement respectueuse de la nature, adaptée au changement climatique, restauratrice de la ressource en eau et qui permet de restaurer et préserver nos milieux humides.
Scénario 2 : Les tendances anti-environnement qui avaient vu le jour dans le courant de l’année 2025 se sont encore amplifiées dans les années qui ont suivi. Les syndicats agricoles majoritaires ont poursuivi leur lobbying en faveur d’une agriculture toujours de plus en plus intensive. Le développement des mégabassines, pourtant souvent jugées illégales en 2025, s’est renforcé et accéléré. Chaque territoire a été invité à créer sa mégabassine, au nom de l’adaptation au changement climatique. Sur notre territoire, la mégabassine a été implantée sur notre zone humide. Des travaux conséquents et destructeurs ont permis de décaisser le site, puis de le rendre imperméable. Autour de la mégabassine, une agriculture intensive et gourmande en eau continue à accaparer l’eau, au détriment de la nature.
Et vous en tant que gestionnaire que voulez-vous, quelle gestion ?
En tant que gestionnaire du site, notre rôle est de tout faire pour que le scénario 1 devienne une réalité.
En scénario 1, les évolutions politiques ont été favorables pour un virage vers une agriculture plus respectueuse de la nature et de l'environnement. Les agriculteurs du site ont vraiment joué le jeu, comprenant le rôle essentiel de la zone humide du Breuil pour le territoire dans son ensemble. Ils ont par exemple été favorables à l’extension de la surface de la zone humide, ils ont planté des haies sur l’ensemble du bassin versant, pour leurs rôles dans l’infiltration de l’eau dans les sols.
Dans le même temps, les aires protégées ont bénéficié de moyens supplémentaires et d’une réglementation renforcée !
Comme toujours, notre gestion s'adapte au fur et à mesure selon la trajectoire suivie par le territoire et plus globalement la société. Nous sommes vigilants à ce qui se passe autour de nous avec un objectif de maintien de la résilience pour favoriser les milieux fonctionnels et bio-divers.
De quels partenaires est composée la gouvernance (nouvelles implications, nouveaux outils/reconnaissance/label….) ou sortie de certains partenaires) et quelle portée rayonnement le site sur le territoire ?
En 2050, en scénario 1, nous bénéficions d’un Etat fort, qui a pris les choses en main, et surtout, une prise de conscience de l'importance des aires protégées qui sont indispensables à la résilience globale des territoires. Toutes les AP sont dorénavant strictement protégées et reconnues au niveau national, comme étant des espaces de nature n'ayant aucune vocation économique.
Dans le même temps, au niveau local (comme au niveau national) les différents partenaires en charge de l’environnement ne se font plus la guerre (administration, naturalistes, associations de protection de la nature, collectivités…), ils se sont enfin mis d'accord et travaillent de concerts autour d’objectifs communs et concerts.
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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS des Pelouses & combes de la vallée de l'Ouche - CEN Bourgogne
Nous sommes en 2050. Antoni et Aurélien, racontez nous votre site !
- Quel est le climat qui règne sur votre aire protégée (températures, précipitations, etc.) ?
A l'année, il fait globalement doux, la Tmoy annuelle est d'environ 13°C (nous sommes au-deçà des prévisions du GIEC ). A Dijon, plusieurs records de températures diurnes et nocturnes ont été battus coups sur coups sur la décennie 2040-2050, on a même frôlé les 47°C le 1 août 2049, c'était la folie ! Une nuit la température n'est pas descendu sous les 27°C dans Dijon. Côté pluviométrie, c'est l'irrégularité saisonnière qui domine. On vit de grandes sécheresses qui peuvent démarrer très tôt dans la saison puis de gros coups de pluie à l'automne. On a même eu des périodes avec quasiment pas de pluie d'une année à l'autre. La nouveauté pour les citoyens, c'est le feu. Les scientifiques nous avaient bien prévenus dès 2020 que le feu deviendrait un risque majeur pour la côte dijonnaise dans le futur mais peu de gens y croyaient. Heureusement les pompiers et l'ONF s'y étaient préparés. Côté froid, il ne gèle plus que 30 jours en moyenne (la dernière vague de froid date de 2010) et rarement moins de -5°C.
- Quel est le patrimoine naturel présent ? Quelles espèces/habitats ont disparu ? Et quelles nouvelles espèces/habitats sont arrivé(e)s ?
Les pelouses ont évolués vers du xerobromion très vite. On voit arriver pas mal de nouvelles espèces plus ou moins connues depuis quelques décennies sur la région mais elles se multiplient et se portent assez bien. On a du chêne vert qui arrive à se reproduire, pas mal d'orchidées méditerranéennes, pis aussi des papillons du sud qui remontent. Pour les forêts, c'est compliqué. La sécheresse a eu raison de pas mal de taxons, et sur la pierraille, les espèces autochtones qui peuvent s'adapter ne sont pas légion. Le volume de bois mort, couplé à la broussaille alimente des incendies à répétition (plus ou moins volontaires). A ce titre, depuis 2040, le département est passé en défense des forêts contre les incendies (DFCI) et les riverains doivent s'astreindre à débroussailler les abords de leur maison sur une cinquantaine de mètres.
- Quelles sont les activités humaines qui se déroulent dans et autour l’aire protégée ? quelles pressions exercent elles sur le patrimoine naturel ?
Le débroussaillage dans la cadre du DFCI a fait beaucoup de mal les premières années. Les gens faisaient n'importe quoi et dépassaient bien souvent la distance recommandée. Il a fallu recadrer. Le pâturage est toujours d'actualité sur le site. Ça fait maintenant 35 ans que le CEN conduit son troupeau sur le site et le centre d'équitation a laissé sa place à un éleveur de mouton. Sur ce site péri-urbain, la pression citoyenne est forte. L'ENS est toujours le support d'activités de loisirs (vélo électrique, course à pied, etc…). Les pompiers ont aussi pris possession du site pour s'entrainer.
- Et vous, en tant que gestionnaire, que faites-vous (quelle gestion ?) sur votre site ? et que vous voulez vous pour votre site ?
Le CEN continue de pâturer et faire pâturer le site. Les activités sportives sont autorisées mais cadrées, ça se passe assez bien. Avec la récurrence des risques incendies, le site est régulièrement interdit d'accès. Il faut faire des patrouilles de surveillance pour faire respecter cette décision préfectorale. A ce titre, des techniciens du CEN sont maintenant assermentés pour dresser des contraventions.
- De quels partenaires est composée la gouvernance (nouvelles implications, nouveaux outils/reconnaissance/label… ou sortie de certains partenaires) et quelle portée/ rayonnement a le site sur le territoire
Le COGES a vu l'arrivée du SDIS et des autorités compétentes en matière de DFCI, notamment pour toutes les questions de débroussaillage vs enjeux écologiques. Le troupeau du CEN est perçu comme un véritable outil de lutte contre les incendies.
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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS des Prairies, forêts humides du Val de Saône - EPTB Saône-Doubs
Nous sommes en 2050. Gérald, raconte nous ton site !
- Quel est le climat qui règne qui sur votre aire protégée (températures, précipitations, etc.) ?
On est dans le dur. On a des périodes estivales très compliquées : beaucoup de soleil, sécheresse importante, même si on maintient un niveau d’eau grâce au barrage de Poncey-les-Athée, en accord avec VNF.
Même si les précipitations n’ont pas varié sur l’année, la période sèche dure maintenant de mai à fin septembre. On a aussi une évolution des précipitations extrêmes qui sont plus nombreuses et plus intenses. Le nombre de jour de gel a évolué à la baisse aussi. Les phénomènes de vents forts et tempétueux sont aussi plus importants. On assiste à des phénomènes cévenols qui touchent maintenant notre région, sans compter les gouttes froides qui viennent de la nouvelle Ukraine (qui s'étend désormais de la Sibérie à la mer d'Aral).
- Quel est le patrimoine naturel présent ? Quelles espèces/habitats ont disparu ? Et quelles nouvelles espèces/habitats sont arrivé(e)s ?
En termes d’habitats on est passé d'habitats très humides à des habitats plus secs, moins hygrophiles avec évolution des cortèges floristiques, tout comme les cortèges d’oiseaux migrateurs qui changent. Au niveau entomofaune, ça a beaucoup changé aussi : il y a 25 ans, la laineuse du prunelier est arrivée, elle est maintenant très présente. Certains ravageurs sont aussi bien présents, notamment niveau agricole.
Les zones de peupliers conservées en RBI, ont évolué aussi : les peupliers sont morts, il reste des chandelles, dans lesquels on trouve des pics, et des espèces nouvelles inféodées aux bois morts.
Les cariçaies présentes sont devenues des fruticées. Il y a 25 ans, on avait planté des peupliers noirs qui se sont développés, grâce au maintien de la nappe permis par les barrages.
- Quelles sont les activités humaines qui se déroulent dans et autour l’aire protégée ? quelles pressions exercent-elles sur le patrimoine naturel ?
L’arrivée de la céréaliculture est importante en terme d'activité agricole. On a aussi une intensification des pompages d’eau potable pour alimenter la ville de Dijon, ce qui participe à un asséchement de ces habitats. Mais pour limiter ça, on a travaillé avec VNF pour arriver à conserver le niveau d’eau évitant le plus l’assèchement.
- Et vous, en tant que gestionnaire, que faites-vous (quelle gestion ?) sur votre site ? et que vous voulez vous pour votre site ?
Notre gestion est moins interventionniste. Nous laissons la nature s’adapter, faire ses choix. Il ne faut pas intervenir, mais laisser la nature s’exprimer.
On a conservé les mesures agroenvironnementales qui nous permettent de maintenir l‘élevage et on a développé une filière foin, qui rend la prairie attractive économiquement. On a aussi une maitrise foncière sur le site, qui nous permet d’agir sur le site, sauf sur le nord, ou la céréaliculture s’est développée.
Sur les parcelles que l'on a en propriété, on a bouché les drains, les zones humides accueillent toute l’eau qui s’écoule des coteaux, au bénéfice des milieux.
- De quels partenaires est composée la gouvernance (nouvelles implications, nouveaux outils/reconnaissance/label… ou sortie de certains partenaires) et quelle portée/ rayonnement a le site sur le territoire
On a ouvert notre COGES à de nouveaux acteurs : VNF, les agriculteurs, mais aussi le fermier d’eau potable de Dijon métropole, etc.
Quelques fondations privées viennent aider à financer la gestion, car les fonds publics se sont rarifiés. On les invite donc au COGES. On travaille avec les écoles, qui bénéficient du sentier pédagogique installé sur le site il y a 25 ans.
Niveau Espèces Exotiques Envahissantes, on gère en interne, la dynamique se stabilise.
Le département est toujours présent sur le site, mais se questionne sur le maintien de l’ENS, car les habitats ont changé.
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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS du Bois de Montfée - CCGCNSG et ONF
Nous sommes en 2050. Pierre, Henri-Pierre, dîtes-nous :
Quel est le climat qui règne qui sur votre aire protégée (températures, précipitations, etc.) ?
Il fait de plus en plus chaud, les orages sont plus violents, plus intenses, le cumul de précipitation n'a que peu évolué mais les sécheresses sont plus longues et plus intenses, on vit des nuits tropicales avec des pics de chaleur alors que les vagues de froid n'arrivent plus réellement.
Quel est le patrimoine naturel présent ? Quelles espèces/habitats ont disparu ? Et quelles nouvelles espèces/habitats sont arrivé(e)s ?
Les peuplements forestiers composés essentiellement de hêtres aujourd'hui évoluent.
- Sur les limons à chailles : vers du chêne sessile et encore un peu de hêtres mais sans recrutement, les semis ne survivent pas ;
- Sur les secteurs plus secs, les érables prennent le dessus avec quelques alisiers et troène pour la strate arbustive.
Les prairies et les pelouses se sont maintenues, voire étendues en raison de la sécheresse pédologique. On observe des changements dans la composition floristique des milieux ouverts, à l’origine de modifications des populations d’insectes.
Quelles sont les activités humaines qui se déroulent dans et autour l’aire protégée ? quelles pressions exercent-elles sur le patrimoine naturel ?
Il n'y a pas d'évolution majeure avec l'élevage équin, le pâturage et la cueillette champignon si ce n'est le changement des races de pâturage pour des espèces plus adaptées à la sécheresse. Sur la sylviculture peu de changement car la pousse est très lente. En revanche, le volume de bois mort augmente. Les dépérissements sont plus importants, ils interviennent par vagues et posent des soucis au niveau des débouchés de la filière bois.
Et vous, en tant que gestionnaire, que faites-vous (quelle gestion ?) sur votre site ? et que vous voulez vous pour votre site ?
On est vraiment dans l'accompagnement du changement plus que sur une lutte contre les transformations. Accompagnement du changement d'essences, du dépérissement, des éleveurs qui ont plus de contraintes notamment pour l'abreuvement du bétail.
Le site devient plus attractif pour les promeneurs lors des périodes de canicule. Il y a eu des évolutions juridiques sur les responsabilités en forêt en cas de chute de branches ou d'arbres ce qui nous permet de ne pas fermer complètement des secteurs au public.
On essaie de valoriser le caractère atypique du site (sol acide limons à chaille) grâce à des arrêtés de protection (géotope notamment) autant que les milieux naturels associés. Les suivis sur les évolutions climatiques se sont renforcés.
De quels partenaires est composée la gouvernance (nouvelles implications, nouveaux outils/reconnaissance/label... ou sortie de certains partenaires) et quelle portée/ rayonnement a le site sur le territoire
La composition du COGES est à peu près similaire avec en plus le SDIS puisque la limite de la zone de Défense des Forêts Contre les Incendies (DFCI) est passée en Côte-d'Or.
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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS du Cirque de la Coquille à Etalante - CENBourgogne
Nous sommes en 2050. Antoni, raconte nous ton site !
- Quel est le climat qui règne qui sur votre aire protégée (températures, précipitations, etc.) ?
La situation est compliquée depuis plusieurs années…Depuis la grande sécheresse de 2035, la source de la Coquille a tarie 10 fois, ce qui n'avait jamais été documenté dans les archives. Même lors des sécheresses de 1976, 2019/2020/2022 ou 2023 ce n'était jamais arrivé. Même si les pluies varient peu sur l'année, la période sèche est interminable, elle dure 4 à 6 mois et se solde généralement par des orages dévastateurs à l'automne.
Côté température, sans surprise avec tout ce que les scientifiques nous annoncés depuis des décennies, la Tmoy avoisine les 12°C, nous avons des pointes de chaleur à plus de 40°C tous les étés depuis 2037 environ, et les nuits sont souvent infernales dans ce contexte. Pour le froid, la jeune génération ne sait plus ce que c'est. Le Châtillonnais était pourtant réputé pour ses hivers froids mais c'est fini depuis longtemps. Nous avons même eu une année sans gel, l'an dernier! Par contre, je sais pas si tu te souviens mais les gelées tardives de fin mai 2041 avaient tout ravagées, il avait fait -5 le 26 mai, ça avait ramassé tous les blés sur le plateau ! On ne sait plus ce qui va nous tomber dessus au printemps. Il peut faire très chaud dès février/mars, ce qui lance la végétation, puis un coup de temps en temps, il gèle très tard dans le printemps. C'est compliqué pour l'agriculture.
- Quel est le patrimoine naturel présent ? Quelles espèces/habitats ont disparu ? Et quelles nouvelles espèces/habitats sont arrivé(e)s ?
Je sais pas si tu as vu les vieilles photos mais on avait un vaste éboulis ici, quasi-unique en France en plaine, avec plein d'espèces folles : Linaire des Alpes, Silène des éboulis, Liondent des Eboulis, Gaillet de Fleurot, etc…y reste plus grand chose…Au CEN, on a beaucoup travaillé pour rendre de sa superbe à cet éboulis, en coupant les pins (ah là tu sais que ça avait gueulé en 2023 !), en remettant du pastoralisme (le troupeau du père Bellanger et ses moutons). Les sécheresses folles ont eu raison de la Linaire, il doit rester 3 pieds qui fleurissent un coup de temps en temps, la surface en éboulis s'est drastiquement réduite au profit des pelouses en gradins à Seslérie. Bon c'est aussi d'intérêt communautaire comme habitat mais on a perdu ce qui faisait le sel du site. Pis la Coquille sans la source, c'est triste…Les forêts autour et plus généralement dans l'Est n'ont pas résisté à la sécheresse, elles ont bien changé. On a pas mal d'érables maintenant, c'est pas vilain comme bois d’œuvre (on se console comme on peut quoi !). Quand on a un peu de pluie au printemps, le site se couvre d'orchidées, je sais pas si tu as vu les Himantoglossum robertianum, pis les Ophrys lupercalis, les sudistes! Eux profitent de la remontée de l'influence méditerranéenne, on en trouve même sur le bord des routes maintenant !
Non, ce qui a changé drastiquement, c'est l'agriculture. Ceux qui ne croyaient pas au changement du climat, ils sont servis, là. Tu penses que sur le karst, des sécheresses comme on prend, c'est terrible. Les gars font des rendements en blé dignes de l'ère soviétique, c'est ridicule…et je sais pas si tu sais, mais y a presque plus d'élevages laitiers, pas assez d'herbe. C'est pas beau à voir.
- Quelles sont les activités humaines qui se déroulent dans et autour l’aire protégée ? quelles pressions exercent elles sur le patrimoine naturel ?
Côté forêt, les types ont sorti tout ce qu'ils pouvaient pour pas perdre trop d'argent. il n'y a plus de gros bois, tout a été coupé. Là, ils essaient des nouvelles essences. Il parait que le Parc donne des sous pour planter des feuillus locaux qui résistent à la sécheresse.
Agriculture : Les plateaux de l'Est ont pris chers, de base ils avaient presque pas de réserve en eau mais alors là c'est la folie, 3 mois de sécheresse au printemps et les céréales donnent rien. Et ça c'est récurrent. Beaucoup ont arrêtés. Les grosses fermes de 300/400 ha ont en partie mis la clé sous la porte. Il y a quand même des types qui s'en sortent pas trop mal. Les éleveurs de moutons tirent leur épingle du jeu et pis ceux qui ont plantés très tôt des arbres dans leur champs ont fait un bon choix. Je sais pas si tu as vu mais ils ont mis des vignes sur la commune et y a 10 ha d'amandes qui ont été plantés sur Lamargelle (parait qu'ils vont chercher l'eau pour irriguer à 400 m de profondeur…)
- Et vous, en tant que gestionnaire, que faites-vous (quelle gestion ?) sur votre site ? et que vous voulez vous pour votre site ?
Sans détour, on est très limité. On nous propose les moyens financiers pour bosser sur le site mais y a plus d'eau, qu'est ce tu veux faire ? la danse de la pluie ? faire comme les américains, jeter de la merde dans les nuages pour faire pleuvoir ? On gère la pelouse en gradin avec un pastoralisme tous les 2 ans, quand la Linaire fleurie, je débarque pour la voir (c'est tellement rare !). On a voulu couper 4 pins, le nouveau maire nous a dit non, ça fait de l'ombre pour les gens qui prennent le sentier…
- De quels partenaires est composée la gouvernance (nouvelles implications, nouveaux outils/reconnaissance/label… ou sortie de certains partenaires) et quelle portée/ rayonnement a le site sur le territoire
On a toujours le COGES avec le CEN, le CD21, le PNN, la DREAL et la commune, et on a intégré depuis 2045, un membre de la Direction départementale pour l'adaptation au changement climatique, Pierre Bellanger nous a rejoint aussi, en tant qu'agriculteur en charge du site.
On bosse beaucoup avec les écoles du coin aussi, en animation pédagogique.
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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS du Lac de Marcenay - CENBourgogne et Fédération Pêche 21
Nous sommes en 2050. Antoni, Aurélien et Jean-Philippe racontez nous votre site !
- Quel est le climat qui règne sur votre aire protégée (températures, précipitations, etc.) ?
La situation n'est pas simple, la sécheresse est récurrente depuis des années et dure souvent de mai à août/septembre avec quelques épisodes de pluies très intenses notamment à l'automne. Depuis la grande sécheresse de 2035, l'étang peine à garder de l'eau toute l'année. Les assecs sont très forts et prolongés, parfois jusqu'au cœur de l'hiver. Côté température, sans surprise avec tout ce que les scientifiques nous annonçaient depuis des décennies, la Tmoy avoisine les 12°C, nous avons des pointes de chaleur à plus de 40°C tous les étés depuis 2037 environ, et les nuits sont souvent infernales dans ce contexte. Pour le froid, la jeune génération ne sait plus ce que c'est. Le Châtillonnais était pourtant réputé pour ses hivers froids mais c'est fini depuis longtemps. Nous avons même eu une année sans gel ! l'an dernier.
- Quel est le patrimoine naturel présent ? Quelles espèces/habitats ont disparu ? Et quelles nouvelles espèces/habitats sont arrivé(e)s ?
Avec des assecs aussi prolongés le peuplement piscicole et avifaunistique est bouleversé. Nous avons dû faire à 3 reprises des pêches d'urgence pour sauver les poissons encore présents et aller les mettre ailleurs. Pour les oiseaux, pas mal d'espèces ont délaissés le site faute de nourriture. Le marais alcalin attenant au lac qui en faisait sa particularité survit avec peine. Les taxons les plus hygrophiles comme la pédiculaire des marais ou le marisque sont en souffrance et les effectifs se sont effondrés. Par contre avec les assecs, la roselière a pris de l'ampleur profitant de la vase exondée en pleine minéralisation. Plusieurs espèces patrimoniales des vases exondées ont d'ailleurs été vues dans des effectifs rarement observés : Carex bohemica, Chenopodium rubrum, Rumex maritimus. Côté forêt, c'est le bois mort qui domine pour le plus grand bonheur des insectes saproxyliques. Les frênes ont été emportés en totalité par la chalarose depuis 10 ans, les aulnes sont tous morts du Phytophtora, il subsiste cependant un très beau peuplement d'érable sycomore.
- Quelles sont les activités humaines qui se déroulent dans et autour l’aire protégée ? quelles pressions exercent elles sur le patrimoine naturel ?
Dans cette partie là du Châtillonnais, la vallée était constituée d'ancien marais. Les sols y sont plus profonds qu'ailleurs et propices à la céréaliculture. Malgré cela de dures sécheresses ont réduit les rendements. En réaction, les agriculteurs, avec l'aide des autorités et de la chambre d'agriculture, ont construit des réserves d'irrigation (la plus grosse dépasse le million de mètres cubes !). L'eau est pompée dans la nappe en période de recharge et distribuée au besoin d'avril à fin juillet pour les grandes cultures. Les rivières, notamment la Seine, ont pris cher…La vigne est le nouvel eldorado sur le secteur. La plage est presque abandonnée, il n'y a souvent plus d'eau dès le 14 juillet.
- Et vous, en tant que gestionnaire, que faites-vous (quelle gestion ?) sur votre site ? et que vous voulez vous pour votre site ?
Peu de leviers, le site est dépendant de l'eau du bassin versant pour son alimentation. Un travail avec les autorités locales compétentes dans la gestion de l'eau et le syndicat de rivière essaye de faire émerger des solutions d'aménagements hydrauliques pour ramener de l'eau dans l'étang et freiner son départ. C'est pas simple avec la profession agricole qui veut toujours plus d'eau. Les assecs ont permis à la végétation des vases exondées de se développer de façon exubérante et d'accroitre la surface de la saulaie, c'est un refuge à cochons, il y a une énorme pression des agriculteurs alentours pour chasser à outrance sur le site.
- De quels partenaires est composée la gouvernance (nouvelles implications, nouveaux outils/reconnaissance/label… ou sortie de certains partenaires) et quelle portée/ rayonnement a le site sur le territoire
Le COGES est formé du CEN/FDP21/LPO/CD21/sociétés de chasse/syndicat des irrigants/syndicat de rivière et le conseiller départemental sur l'adaptation au changement climatique nous aide beaucoup.
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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS du Marais du Cônois ALAIN CHIFFAULT - CENBourgogne
Nous sommes en 2050, dites-nous : Aurélien, quel est le climat qui règne sur ton aire protégée ?
Le site est sur zone du Châtillonais avec anciennement un microclimat froid, il y a une légère augmentation des températures mais moins prononcée que sur d’autres secteurs.
J'observe une réduction des précipitations, le tarissement des sources. L'écoulement des eaux est perturbé et parfois interrompus sur une partie de l’année.
La tendance globale est au tarissement des sources, moins abondant.
2050 quel patrimoine naturel présent ? lequel a disparus ?
Les espèces des marais tufeux se sont maintenues. Les bas marais alcalin tendent vers des pelouses marneuses et les communautés d'espèces patrimoniales sont toujours présentes mais en moins grande quantité.Ex : l'azurée des mouillères qui pond sur la gentiane pneumonante parmi tant d’autres parfois plus impactées mais moins représentatives des marais.
Arrivé entre temps : présence plus importante espèces liées aux pelouses marneuses.Le risque d'arrivée d'Espèces Exotiques Envahissantes était connu, mais on attend de voir si certaines espèces sont intéressantes pour le développement du milieux.
Activité humaine ? Dans et autour ? Quelle pression sur le site ?
Peu d’activité, très peu visité ni exploité. L'aspect frais du fond de vallon conduit à une fréquentation ponctuel lors d'épisodes caniculaire le site constituant alors un îlot de fraîcheur. La topographie n'a pas évolué. Même si la raréfaction de la ressource en eau pour l'agriculture conduit à des prélèvement impactant plus le milieux naturel. Le pompage agricole fait courir un risque d'assèchement des marais. Nous sommes en pourparler permanent avec les agriculteurs pour qu'une part de l'alimentation en eau reste pour le marais.
En tant que gestionnaire, quelle gestion ? Que voulez vous ?
Protéger au maximum les sources en amont des marais notamment par des contrats de gestion CEN. Sensibilisation et mobilisation des intervenants.
Tarissement de plus en plus régulier : maintien ouvert par débroussaillage et mécanisation. Interventions plus régulières du CEN.
Gouvernance ? Quels partenaires ?
Parc National de Foret, ONF pour source en amont des marais (zone forestière)
Communes, Conservatoire botanique, Agence de l’eau, syndicat des eaux, Structure de recherche (fonctionnement hydrologique, UNIV et BE), CD 21
Nouvelles implication ? Outil ? Label ?
LIDAR dans le Châtillonais qui sera opérationnel, Cartographie, IA ?
Quelle portée ? Rayonnement su site sur le territoire ?
Rayonnement départemental voire régional. Marais tufeux retrouvés aussi en Haute-Marne. Toute réflexion va aussi intéresser départements voisins qui a des marais similaires. Échelle plus large : marais tufeux à l’échelle métropolitaine mais dans un second temps.
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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS du réservoir de Cercey, LPO et Fédération de pêche
Nous sommes en 2050, dites-nous : Jean-Philippe, Lucie, quel est le climat qui règne sur votre aire protégée ?
Comme on pouvait s'y attendre en 2025, aujourd'hui, le climat est bien plus chaud. Aujourd'hui par exemple, le 25 juin 2048, la température de ce mois dépasse de 4°C la moyenne du mois de juin 2025. En ce qui concerne les précipitations, elles sont plus aléatoires, avec des périodes sèches et d'autres plus pluvieuses et surtout elles sont bien plus intenses ! On dirait que le ciel nous tombe sur la tête à chaque averse ! Il y a aussi une augmentation de l’ensoleillement et des sécheresses. L'évapotranspiration est aussi plus intense. Conséquence : les variations de niveaux d'eau dans le réservoir sont plus importantes.
Patrimoine naturel présent ? disparitions d’espèces ? Nouvelles espèces ? en 2050
L'accueil des oiseaux d'eau est variable d'une année sur l'autre, en rapport avec les variations de niveaux d'eau. Et ces variations s'observent d'une année sur l'autre mais aussi au cours d'une même année. On a perdu quelques espèces, bien sûr, comme les collègues qui travaillent sur d'autres aires protégées. Citons la disparition du Butôme ombelle et de la Cuscute du bident.
Les insectes (Cuivré des marais […]) et les amphibiens (Rainette verte et Pélodyte ponctué) sont aussi impactés. Il faut dire que la variation importante des niveaux d'eau ne leur facilite pas la tâche ! un coup il ya de l'eau, voire trop d'eau, le coup d'après, les niveaux sont très bas et on assiste à des asséchements de certains milieux humides, au grand dam des amphibiens présents.
C'est la même chose pour l'avifaune migratrice en halte, qui a besoin d'un niveau d'eau bien particulier pour trouver de quoi se nourrir lors des escales.
Quelles sont les activités humaines qui se déroulent dans et autour l’aire protégée ? quelles pressions exercent-elles sur le patrimoine naturel ?
Peinant à être maintenue en eau au cours des 15 dernières années, une partie du canal de Bourgogne est définitivement fermée à la navigation. Cette décision entraine un meilleur maintien de la cote du réservoir de Cercey. L’activité de pêche, fragilisée par la sécheresse sur d’autres secteurs, se maintient à Cercey et attire de nombreux pratiquants, qu’il devient difficile d’encadrer.
Les réservoirs de l’Auxois constituent des ilots de fraicheurs attirant un public venant de plus en plus loin. Cette fréquentation entraine une pression sur les milieux et ses espèces : plus de piétinements, dérangements lors de la saison de reproduction et de migration dû à l’augmentation du nombre de chiens non tenus en laisse et aux baignades malgré l’interdiction.Et vous, en tant que gestionnaire, que faites-vous (quelle gestion ?) sur votre site ? et que vous voulez vous pour votre site ?
Nous sommes soulagés de la décision de VNF de fermer une partie du canal de Bourgogne et des répercutions positives que cela a sur le niveau d’eau du réservoir de Cercey. Même si nous sommes conscients que cette ressource pourrait servir à des fins agricoles dans les années à venir, nous maintenons le cap d’une conservation des enjeux naturels du site. La gestion de l’ouverture au public et de l’activité pêche est au cœur de notre gestion pour maintenir une cohabitation non problématique.
De quels partenaires est composée la gouvernance (nouvelles implications, nouveaux outils/reconnaissance/label… ou sortie de certains partenaires) et quelle portée/ rayonnement a le site sur le territoire.
La DDT a été intégrée au comité de gestion depuis le classement d’une partie du réservoir en APPB en 2030. En dehors de ce changement, le comité est toujours composé du CD21, de VNF, de la commune, la communauté de commune, la fédération de pêche de Côte-d’Or, de l’association locale de pêche, du conservatoire botanique national du bassin parisien, du conservatoire d’espace naturel de Bourgogne, de l’agence de l’eau seine normandie, du syndicat mixte du bassin versant de l’Armançon, de la DREAL et de l’OFB.
Le rayonnement du site comme ilot de fraicheur s’est étendu et les personnes viennent désormais de tout le département. La portée de Cercey pour la pêche dépasse toujours les frontières nationales et amène de nombreux visiteurs de pays étrangers.
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CARTE POSTALE DU FUTUR - ENS Sources & cascades tuffeuses de Saint-Marc-sur-Seine - EPAGE SEQUANA
Nous sommes en 2050. Dis nous Claude, quel est le climat qui règne sur ton site?
Bonjour ! Alors, oui, le climat a bien changé… Les hivers sont beaucoup plus doux qu’avant, avec des températures basses négatives plus occasionnelles, et du coup, certaines espèces comme les moustiques sont devenues plus présentes. Cela dit, on a appris à gérer, à mieux connaître leurs cycles et à s’adapter.
Les précipitations ? Elles viennent par à-coups. On alterne entre périodes sèches et périodes humides bien marquées, et ça le niveau d’eau du site fluctue selon ces épisodes. Et on sait surtout maintenant que la fréquentation du site va suivre ces cycles, alors on s’organise.
L’ensoleillement est plus intense, c’est vrai mais on en tire aussi parti : on a équipé les maisons de panneaux et on a gagné en autonomie. Le vent a aussi augmenté en intensité et en fréquence. Les événements extrêmes ne sont pas forcément plus fréquents mais plus intenses, c’est certain. Du coup, les risques d’incendie, bien identifiés aujourd’hui, sont mieux gérés grâce à un vrai travail de prévention et d’anticipation.
On essaye de vivre avec le climat, plutôt que de le subir.
Quel est le patrimoine naturel présent ? Quelles espèces/habitats ont disparu ? Et quelles nouvelles espèces/habitats sont arrivées ?
On a malheureusement vu partir certaines espèces emblématiques… Cordulégastre, salamandre, bouvreuil… Mais d’autres, plus adaptées aux nouvelles conditions, ont trouvé ici un nouvel équilibre. Certaines espèces méditerranéennes ou locales peu sensibles sont bien installées aujourd’hui, et enrichissent le patrimoine naturel différemment.
Côté forêt, les anciens grands arbres n’ont pas tous résisté à la sécheresse, ils sont là mais ils sont plus chétifs. Mais ça a ouvert la voie à des dynamiques nouvelles. Le robinier, l’érable champêtre, d’autres feuillus résilients se développent bien. On travaille à garder un équilibre entre essences indigènes et naturalisées. Et on est beaucoup plus soigneux par rapport à la gestion des arbres. On sait qu’ils sont indispensables au site durant l’été car ils permettent d’éviter des écarts de températures trop costauds. Donc, on entretient et on replante de façon très pointilleuse.
Les vasques de tuff, qui ont souffert des épisodes secs, continuent à surprendre. On pensait qu’elles allaient disparaître mais elles continuent de fonctionner, avec des écoulements malheureusement parfois interrompus. Elles sont cependant bien fragilisées. Certaines années, elles reprennent vie plus tôt que prévu selon les précipitations. Et les mousses adaptées aux alternances humides-sèches sont là, fidèles au poste.
Finalement, le site a évolué, mais il reste vivant, riche, surprenant dans sa résilience.
Quelles sont les activités humaines qui se déroulent dans et autour de l’aire protégée ? Quelles pressions exercent-elles sur le patrimoine naturel ?
L’humain a dû s’adapter. Des stations de pompage d’eau ont été installées pour l’alimentation en eau potable et l’irrigation. On est cependant beaucoup plus sensible à la rareté de l’eau que par le passé. On sait qu’on peut faire face à des périodes de sécheresse et on s’organise pour être responsables, avec des quotas et du suivi. La collecte des eaux pluviales s’est généralisée dans le village, ce qui limite la pression en période sèche.
L’agriculture a fait un virage majeur. Après une phase compliquée dans les premières années de crise, on a changé notre manière de consommer… On n’avait pas trop le choix en fait. Pas mal de jeunes sont revenus dans le coin, car ils étouffent en ville et ils voulaient reprendre leur indépendance. Du coup, des projets collectifs ont émergé, avec des pratiques agroécologiques, parfois même en lien direct avec le site…
En été, le site reste un refuge apprécié pour sa fraîcheur. On a dû réguler la surfréquentation, et on ferme parfois le site avec une surveillance à certaines périodes. Mais comme on a mis d’autres sites en place en parallèle, il n’y a pas forcément de visiteurs intempestifs. Ceux qui veulent du frais ont des lieux plus adéquats où s’installer.
Et vous, en tant que gestionnaire, que faites-vous (quelle gestion ?) sur votre site ? Et que voulez-vous pour votre site ?
Comme je vous le disais, on a pris acte des changements, et on a choisi d’agir. On accompagne les nouvelles dynamiques écologiques, tout en gardant la mémoire du passé. On a fait le deuil de certaines espèces, mais on a appris à valoriser les nouvelles venues.
Côté fréquentation, on a pris des mesures fortes : l’accès au site est réservé aux habitants de Saint-Marc, avec qui on travaille main dans la main. Et pour ne pas déplacer le problème, on a co-construit avec les communes voisines des espaces de fraîcheur alternatifs – des piscines naturelles par exemple. On savait que les gens veulent se baigner quand il fait chaud et on ne pouvait/voulait pas les empêcher. Donc, on a pris le problème à l’envers. Comment protéger le site et permettre aux habitants de se rafraichir ? Les espaces de baignade naturelle qu’on a créés sont des zones encadrées par des surveillants formés à la préservation du milieu : ils sensibilisent à l’usage des crèmes solaires, limitent le temps de baignade et orientent les visiteurs vers les zones les moins sensibles. On essaye de créer un équilibre d’adaptation qui n’est pas parfait mais a le mérite de proposer des solutions.
On mise beaucoup sur l’éducation et la sensibilisation. Sur le site, les visiteurs découvrent non seulement une nature différente, mais aussi l’histoire d’un site qui a su s’adapter, évoluer, rebondir. La mémoire du lieu est précieuse, et on y tient.
Enfin, on prend très au sérieux le risque incendie. La gestion a été adaptée avec des troupeaux qui pâturent.
De quels partenaires est composée la gouvernance ? Et quelle portée/rayonnement a le site sur le territoire ?
La gouvernance s’est renforcée. On travaille toujours avec la mairie, le CENB, la LPO, la Fédération de pêche… Et la chambre d’agriculture est aussi un partenaire clé dans l’accompagnement des agris à la gestion de l’eau.
Mais ce qui a tout changé, c’est la reconnaissance juridique des cascades du Crodin. Ça leur a donné un vrai statut, et donc un vrai poids dans les décisions. Elles sont aujourd’hui protégées, respectées, intégrées dans toutes les stratégies locales autour de l’eau.
Le site rayonne à nouveau, pas comme un lieu figé dans le passé, mais comme un espace d’innovation écologique, de résilience, de coopération. C’est un symbole d’adaptation réussie, et ça attire chercheurs, naturalistes, citoyens curieux.