Journée mondiale du climat : les aires protégées impactées le changement climatique !
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Ce jeudi 8 décembre, c'est la journée mondiale du climat ! L’occasion de sensibiliser aux impacts du changement climatique sur la nature, et plus particulièrement dans les aires protégées, avec une série de 3 images illustrées !
Afin de sensibiliser le public à ces impacts, 𝗹𝗲 𝗽𝗿𝗼𝗷𝗲𝘁 𝗟𝗜𝗙𝗘 𝗡𝗮𝘁𝘂𝗿’𝗔𝗱𝗮𝗽𝘁 𝗮 𝗶𝗺𝗮𝗴𝗶𝗻𝗲́ 𝗹𝗲𝘀 𝗲𝗳𝗳𝗲𝘁𝘀 𝗱𝗶𝗿𝗲𝗰𝘁𝘀 𝗲𝘁 𝗶𝗻𝗱𝗶𝗿𝗲𝗰𝘁𝘀 que trois réserves naturelles pourraient connaitre dans le futur, le tout 𝗶𝗹𝗹𝘂𝘀𝘁𝗿𝗲́𝘀 𝗲𝗻 𝘂𝗻 𝗰𝗼𝘂𝗽 𝗱𝗲 𝗰𝗿𝗮𝘆𝗼𝗻 !Remontée du niveau de la mer, baisse de l’enneigement, perturbations du cycle de l’eau, font partie des différents effets déjà observés dans la nature.
𝗟’𝗼𝗯𝗷𝗲𝗰𝘁𝗶𝗳 ? Alerter les usagers de ces espaces, sur la silencieuse mais considérable évolution de la faune, de la flore et des paysages du fait du changement climatique.
N'hésitez pas à les partager dans vos réseaux !
Pièces jointes
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Bonjour à tous !
Tout à fait juste et bien indiquer d'attirer l'attention sur cette journée !
Les aires protégées, telle que les zones humides sont les espaces riches en
biodiversité.
Cette journée est l'occasion de porter un regard et une attention toute
particulière.
Merci à toute l'équipe !
Bonne continuation..
Alain -
Bonjour Madame Chatel
A propos de la "Journée mondiale du climat : les aires protégées impactées le changement climatique!" vous avez écrit dans votre courriel d'envoi du 8 décembre ds 3 images illustrées " De nombreuses espèces sont menacées par ce phénomène" et cité auparavant parmi les effets "Remontée du niveau de la mer, baisse de l’enneigement, perturbations du cycle de l’eau, font partie des différents effets du changement climatique déjà observés dans la nature." Il me semble que dans une prochaine communication vous pourriez ajouter la mortalité des arbres auquel le public est largement sensibilisé par l'item protection des forêts et leur rôle dans l'atténuation du changement climatique avec la conséquence délétère que l'effondrement des forêts pourrait avoir sur la capacité de stockage du puits de carbone forestier. Ce pourrait être avec un poster supplémentaire indiquant :
" Ici nous sommes impactés par le changement climatique.
L'augmentation de la mortalité des arbres est déjà observée, y compris dans les aires protégées.Mobilisons nous"
Je développe mes arguments ci-après :
J'ai regardé avec attention votre vidéo https://www.youtube.com/watch?v=TYVHSoXB3Ug qui a été tournée avant le MOOC Natur'Adapt de 2022 et ferai deux remarques : Pour le végétal il est signalé par Madame Christine Coudurier à partir de 0 mn 37s "Cette augmentation de la température entraîne une plus grande évaporation de l'eau, et elle accentue aussi la transpiration des végétaux. Les conséquences c'est qu'il y a moins d'eau disponible pour les milieux naturels comme les tourbières par exemple,..." or il y a un consensus scientifique sur le fait que si le niveau annuel des précipitations n'est pas globalement affecté, leur répartition se modifie avec une diminution pendant la saison de végétation et une augmentation pendant la saison hivernale, 2022 pouvant être d'ailleurs atypique. La diminution de l'eau présente dans le sol (la réserve utile) alors que l'évapotranspiration des arbres augmente avec la température accentue le stress hydrique qui, une fois les mécanismes de régulation stomatique propres aux végétaux dépassés dans leur capacité de protection, crée les phénomènes de cavitation et d'embolie qui provoquent des mortalités partielles dans le houppier, puis l'affaiblissement voire la mortalité totale des arbres, des facteurs biotiques pouvant ensuite venir aggraver les facteurs abiotiques. Et cela sans parler du risque d'incendie de forêt, 2022 ayant été une année où se sont combinés sécheresse et canicule à des niveaux records situation qui ne s'était jamais rencontrée auparavant avec ce niveau de sévérité cumulée. D'ailleurs pour ce qui concerne le risque incendie ne sont pas évoqué dans la vidéo et pour cause puisque tournée avant 2022 les incendies de sol ou de tourbière qui ont affectés au moins une réserve naturelle le "Parc naturel régional d'Armorique" où les incendies de l'été 2022 dans les Monts d'Arrée ont touché "plus de 15% du site et brûlé environ 1100 ha de landes et 380 ha de landes humides et tourbières" (cf.. https://www.pnr-armorique.fr/blog/actualite/incendie-des-monts-darree-tenir-compte-des-impacts-pour-definir-les-prochaines-etapes/) or un feu de tourbière produit de 10 à 100 fois plus de gaz à effet de serre qu'un incendie de forêt, cela venant en complément des dégagements de CO2 et CH4 provenant de l'asséchement des tourbières signalés dans la vidéo. Les incendies de forêt en Gironde de l'été 2022 se sont aussi combinés avec des incendies de sol (certaines parties de la forêt des Landes ayant été boisées au 19 ème siècle sur des landes humides ayant accumulé de la matière organique), mais je ne sais pas si cela a impacté des réserves naturelles. Enfin pour mémoire sur la sensibilité des réserves naturelles aux incendies de forêt, en 2021 ce sont les 2/3 de la réserve naturelle nationale de la Plaine des Maures qui à ma connaissance ont été affectés par l'incendie de Gonfaron.Pour ce qui est de l'effondrement possible des forêts, Brigitte Musch de l'ONF concluait le 19 septembre 2022 une présentation par "De toutes façons si on ne change pas notre manière de vivre, si on reste sur la trajectoire dans peu de temps on ne se posera plus de questions de sylviculture et des forêt. Désolé c'est un peu pessimiste mais voilà...Merci" (Replay de la conférence "Le renouvellement naturel des forêts - Que peut on en attendre en contexte de crise?" à regarder par le lien https://www.youtube.com/watch?v=SXR2vAYX9NE .La citation vers 01 h 55 mn 25 commentait le texte de la diapositive "!Si notre trajectoire d'émission de gaz à effet de serre reste inchangée, les questions de choix de sylviculture ne se poseront plus!"). A noter cependant que l'item précédent de sa conclusion était "l'expérimentation et la conservation des ressources génétiques sont indispensables pour répondre aux défis actuels" thèmes plus largement abordés dans des discussions postées dans le groupe de travail "Webinaires Natur'Adapt" sur le recours dés maintenant à l'enrichissement en essences de migration assistée afin d'obtenir un effet de fondation par une régénération naturelle adaptée au climat futur, une fois les arbres fondateurs arrivés à maturité sexuelle. Pour ceux qui seraient intéressés par le sujet de la génétique évolutive elle va faire l'objet le 13 décembre de 14h00 à 17h00 d'un webinaire sur le thème “La génétique évolutive au service de la gestion et de la conservation des forêts" auquel Il est possible de s'inscrire par la page de lien https://my.weezevent.com/webinaire-genetique-evolutive (intervenants Alexis Ducousso et Brigitte Musch).
Pour illustrer la mortalité des arbres dans les réserves naturelles de France, et donc sans évoquer la mortalité des hêtres dans la forêt de Soignes en Belgique, j'ai été frappé par la diapositive "Dynamique forestière" présentant la mortalité des hêtres dans la réserve naturelle de la forêt de Massane montrée par Joseph Garrigue à l'instant 23 mn de la vidéo "Table ronde : retour d'expériences de gestionnaires sur leur adaptation au changement climatique" qui montre qu'entre 2004 et 2018 a été mesurée une mortalité moyenne annuelle de 2% par an, et ce alors que l'inventaire forestier national vient de constater de par son échantillonnage que la mortalité des arbres sur la France métropolitaine vient d'atteindre 1% alors qu'elle était stabilisée sur la dernière décennie à 0,5% en moyenne. Je lie cela au fait que j'avais trouvé dans un document "Plan de gestion 1996" dont Joseph Garrigue était coauteur que les hêtres de la Massane, que l'on sait être dans la partie la plus sèche et la plus chaude de l'enveloppe climatique Fagus Sylvatica, seraient proches du taxon Fagus Taurica (hêtre de Crimée) qui est une forme intermédiaire entre Fagus Sylvatica et Fagus Orientalis. Alors que Joseph Garrigue indique dans la vidéo précitée que nombre de plantules de hêtres de la Massane ne survivent pas aux étés secs du climat actuel, n'y aurait-il pas lieu, si ce n'est pas déjà en cours, d'envisager de préserver la ressource génétique des hêtres de la Massane qui risque de disparaître par une récolte des faines et une mise en culture en pépinière afin de pouvoir en pratiquer la migration assistée dans des régions plus septentrionales ? Certes il y a une sélection naturelle comme l'indique Joseph Garrigue entre les hêtres survivants mais qui pourrait dépendre de contextes pédo climatiques variés. Ce taux d'attrition des hêtres de la Massane est inquiétant et cela rejoint une préoccupation exprimée par Alexis Ducousso spécialiste de la génétique des chênes et des hêtres comme quoi ,si on ne prend pas garde à leur conservation, des ressources génétiques d'espèces thermophiles vont disparaître dans leur milieu naturel du fait du réchauffement climatique avec les peuplements porteurs. Pour ceux qui ne sauraient pas au courant de ce projet l'ONF (Brigitte Musch) a, au début des années 2010 dans la cadre du projet Giono, pratiqué la migration assistée de chênes et de hêtres du massif de la Sainte Baume vers la forêt de Verdun avec entre autres buts de sauvegarder le patrimoine génétique de ces populations également reliques.
Alors que des études scientifiques montrent que la sensibilité climatique de la France métropolitaine au réchauffement climatique est revue à la hausse et que les résultats de la COP27 ne laissent pas beaucoup d'espoir de voir limitée en dessous de 2°C l'augmentation de la température mondiale par rapport à l'ère préindustrielle, avec comme conséquence, ce seuil étant dépassé, le probable franchissement en cascade des points de bascule du réchauffement climatique du fait des contre réactions biogéophysiques naturelles déjà à l'oeuvre , l'adaptation des forêts au changement climatique me semble être un défi majeur et la conservation des ressources génétiques adaptées au climat futur et leur utilisation en migration assistée une modalité pertinente pour cette adaptation au delà de l'espoir que l'on peut placer dans l'évolution génétique des peuplements locaux qui risquent fort d'être prise de vitesse. Pour conclure , j'emprunte à Alexis Ducousso son évocation du "Paradoxe de la Reine Rouge" théorisé en 1973 par le biologiste évolutionniste américain Leigh Van Valen "Ici Il faut courir pour rester à la même place ""
Bien cordialement
Philippe Bouchez
Animateur du groupe de travail "Adaptation des forêts au changement climatique du Centre d'études techniques forestières de la Somme" CETEF80
07 71 85 45 09