Dans le cadre du LIFE Natur'Adapt, l’UMS PatriNat pilote la réalisation de revues et de cartes systématiques sur trois mesures d’adaptations des aires protégées au changement climatique. 
Une carte systématique vient d’être finalisée et publiée dans la revue Environmental Evidence sur les expériences de translocations. Cette carte constitue un catalogue des réintroductions, introductions et renforcements, d’animaux et de plantes, qui ont impliqué une aire protégée dans le monde entier. 

Au total, 841 translocations ont été répertoriées, extraites de 498 articles. Ces translocations se sont déroulées principalement en Amérique du Nord et en Océanie même si 19 concernent la France. Les translocations concernent beaucoup plus les animaux (82%) que les plantes (18%) et les mammifères forment de loin le groupe le plus concerné parmi les animaux (56%). La plupart relèvent de réintroductions ou de réintroductions suivies de renforcement. Les paramètres de survie, d'utilisation de l'espace et de démographie sont les plus étudiés sur les individus transférés. On constate aussi que les zones protégées sont à la fois des fournisseurs et des destinataires des individus transloqués, mais dans l'ensemble, leur rôle consiste principalement à accueillir les individus (70% sont des transferts de sites non protégés vers des sites protégés).

L'une des principales questions à laquelle nous souhaitions répondre était de savoir si la translocation est déjà utilisée aujourd'hui pour adapter les aires de répartition des espèces dans le contexte du changement climatique, notamment au sein des réseaux d'aires protégées. Or, parmi toutes les translocations recensées, seules 4 étaient motivées par le changement climatique (par exemple l'introduction d'une espèce végétale à des altitudes plus élevées en Chine). Cette carte systématique montre donc que, pour l'instant, les translocations sont surtout utilisées en réaction à des menaces imminentes (qu'il s'agisse d'opérations de conservation ciblée ou pour résoudre des conflits homme/faune sauvage) et non à des menaces climatiques futures. Aussi, parmi les cas où les zones climatiques (capture et relâché) étaient connues (358 translocations), seuls 11% des translocations impliquent un changement de zone climatique entre les sites de capture et de relâché. De plus, la majorité des translocations se pratiquent sur de courtes distances, de 0 à 100 km (seuls 54 translocations d'animaux ont été effectuées sur des distances de plus de 1000 km).

> Lire l'intégralité de l'article (en anglais
> Plus de ressources sur les aires protégées et le changement climatique

©RNF