Il y a à peine un mois, la mission scientifique d’ASTERS annulait une campagne de recherche au lac d’Anterne dans la réserve naturelle de Sixt-Passy (Haute-Savoie). La surface du lac gelée empêchait alors l’équipe de recherche - et ses plongeurs ! - de prélever des échantillons pour analyser l’eau et les sédiments. 

Nous sommes maintenant le 24 juillet 2019, et le département a vécu deux épisodes caniculaires majeurs. Il ne reste plus un seul névé aux abords ! Un ancien gardien de refuge dans le village d’alpage voisin témoigne.

« C’est la première fois en 40 ans que l’on pouvait manger dehors sans se rhabiller le soir. Il faisait 29°, 30°C. Cela n’était jamais arrivé, sauf quelques soirées en août. »

Mais revenons au Lac d’Anterne ! Il fait partie du réseau Lacs Sentinelles. Ce réseau observatoire dans les Alpes collecte des données afin d’améliorer la connaissance des impacts provoqués par les changements globaux. Les chercheurs analysent par exemple : la température des lacs, la disponibilité des nutriments, les hauteurs et le volume d’eau, etc. L’évolution de ces paramètres modifiera en retour la vie aquatique des lacs de montagne. Si le réchauffement de l’air se poursuit, il est probable qu’à terme, les sources d’eau froide comme les neiges d’altitude ou l’eau de fonte des glaciers disparaitront. Les conditions d’installation d’espèces inféodées aux lacs inférieurs seraient alors plus propices… Grâce au projet NaturAdapt auquel participe la réserve nationale de Sixt-Passy, l’équipe tient compte de ce scénario afin d’adapter à l’avenir la gestion de la réserve.