Acte 1 de l'expérimentation (Juillet - Août 2019) : 

"S'immerger dans sa réserve"
 

"Quelques jours se sont écoulés depuis le séminaire, le temps pour tous de se remettre de ses péripéties sur le chemin du retour en pleine canicule (des heures en train sans climatisation sous 40 degrés, panne de voiture sur l'autoroute, déclenchement d'un feu dans un champ ...). Alors conséquences du changement climatique ou simple évènement météorologique extrême ? le débat est lancé !

De retour sur nos sites respectifs, c'est avec enthousiasme et plein d'énergie que nous nous sommes retrouvés les 6 chargés de missions sur SLACK pour convenir ensemble de notre façon de travailler et échanger ensemble sur les 18 mois à venir. SLACK, kesako ? Non, ce n'est pas un jeu comme son nom de consonance anglo-saxonne pourrait le laisser penser. Il s'agit bien d'une plateforme de communication collaborative, autrement dit une messagerie instantanée professionnelle, l'équivalent de Messenger pour les utilisateurs de Facebook ou de Whatsapp pour les initiés. NATURADAPT, un projet agile !

Après une lecture fastidieuse mais au combien essentiel du dernier plan de gestion de la Réserve naturelle de Lilleau des Niges, il était temps pour moi de me familiariser avec le terrain, au contact notamment des membres de l'équipe de gestion tels que Hervé (animateur), "une véritable encyclopédie vivante", actuellement en pleine écriture d'un livre retraçant les 40 ans de la Réserve. Comment ne pas rester admiratif devant toute la connaissance et le savoir de ces personnes qui écrivent l'histoire du site ? Jean-Christophe, le conservateur ; Julien, le garde technicien ; Lucas, à la double casquette - animateur et garde technicien à la fois ou encore Amandine, en charge de la promotion de la Maison de la Nature, sans oublier tous ceux qui ont contribué par le passé à la vie de la Réserve. La protection de la nature ne serait-elle pas avant tout une histoire humaine collective, comme le suggère le livre anniversaire des 40 ans de la Réserve naturelle ? C'est donc avec humilité et soif de connaissances que je fais mes premiers pas à Lilleau des Niges.

En ce mois de Juillet, au détour d'une "visite" dans la Réserve naturelle, j'ai l'occasion d'observer le retour des premières barges à queue noire, une des espèces emblématiques du site. D'ailleurs, certaines arborent encore leur plumage nuptial, roux fauve.

Entre mes recherches bibliographiques au bureau, mes semaines se ponctuent de "manips terrain", une façon pour moi de garder le lien avec la gestion quotidienne de la Réserve (suivis scientifiques, surveillance, animations, entretiens matériels ...). En tant qu'ornithologue et naturaliste amateur, que demander de mieux que de participer au baguage de goélands ou aux comptages de l'avifaune locale. Une occasion de s'immerger encore un peu plus dans la Réserve ? La preuve en image (cf. photo dans la vase)

Comment devenir incollable sur l'organisation territoriale ? "Mettre le nez" dans les plans et programmes. C'est à ce moment-ci que l'on prend la pleine mesure de ce que signifie le terme "millefeuille territoriale", régulièrement employé pour qualifier l’organisation du territoire en France.

Après près d'un mois d'immersion, ce n'est pas l'heure des vacances, bien au contraire. Il est temps de faire un premier point d'étape sur les avancées du projet. Pour cela, il est important pour moi d'y associer l'équipe de gestion. D'une part, pour les garder informés de l'avancement du projet mais surtout pour profiter de leurs avis et sensibilités sur les différents rendus (liste d'acteurs, liste d'objets). A ce stade, je me suis forgé la conviction que plus le projet sera partagé avec l'équipe de gestion et les acteurs du territoire, plus ces derniers seront en mesure de s'approprier la thématique du changement climatique qui s'imposent progressivement à nous tous quelque soit le domaine évoqué.


 

Émilien Bastian.