Zone humide de tête de bassin versant, sur un plateau dominant la Vienne et le Clain, la Réserve naturelle du Pinail est fortement vulnérable au changement climatique et tout particulièrement les épisodes de sécheresse et la modification du régime des pluies dont dépendent les milliers de mares. GEREPI (association de gestion de la réserve) s’est ainsi projeté en 2050 et 2100 pour imaginer quel serait le paysage, les espèces mais aussi les activités présentes sur le site selon différents scénario. Ce travail vient d’être mis en ligne dans un rapport intitulé “Vers l’intégration systémique des enjeux du changement climatique dans la gestion de la réserve naturelle du Pinail”.
Réserve naturelle du Pinail et changement climatique, de la projection à l’action
Dans ce rapport, vous trouverez un état des lieux des connaissances autour de la biodiversité et du climat avec des projections futures par des zooms progressifs : monde, France, Poitou-Charentes et Pinail. Fort de ces constats et prédictions, des orientations stratégiques et opérationnelles sont proposées au travers de contributions directes et indirectes quant à l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses impacts. Quels modes de gestion et quelles activités seraient à privilégier dès aujourd’hui pour répondre à la fois aux enjeux de la biodiversité et du climat de demain ?
Présentation du rapport
Dans la première partie, il est fait un état des lieux d’éléments historiques sur la vie de la planète et de l’homme. Ce voyage vise à mieux appréhender les échelles de temps et la rapidité des événements actuels (destruction de la biodiversité, changement climatique), ceux-ci n’étant que le dernier mot d’un livre de 1000 pages. L’évolution du climat au travers les âges est enfin illustrée de graphiques très parlant.
Dans la seconde partie, il est abordé la destruction de la biodiversité passée et en cours : les causes d’effondrement du vivant, l’état actuel de la biodiversité à différentes échelles et les impacts de cette destruction pour la Terre et l’Homme. La notion de services écosystémiques ou de contribution de la nature aux sociétés est ici pleine et entière.
Le troisième chapitre concerne le dérèglement climatique, les causes de variations du climat aussi bien naturelles qu’anthropiques. Une large partie est consacrée aux projections du climat futur, selon différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre émis par les activités humaines (travaux issus des rapports du GIEC notamment) ainsi qu’aux impacts actuels et futurs du changement climatique sur toutes les composantes du vivant et du non vivant. Ici aussi, ce travail est développé à différentes échelles pour bien cerner qu’il s’agit d’un phénomène global aux impacts (et solutions) locaux.
Enfin, la dernière partie aborde les impacts du changement climatique observés sur la Réserve naturelle du Pinail en s’appuyant sur des constats actuels et des projections selon différents scénarios, tout en décrivant les impacts potentiels sur le patrimoine naturel comme les activités humaines, notamment au travers un récit prospectif. L’aboutissement de ce travail porte sur l’intégration stratégique et opérationnelle des enjeux du changement climatique dans la gestion du site. Cette intégration s’est voulue à vision complète, dite sans regret et transformationniste, dans tous les domaines de fonctionnement de GEREPI : acquisition de connaissances, représentation territoriale, communication et sensibilisation, travail sur l’empreinte écologique dont réduction de l’empreinte carbone, mise en place de mesures d’adaptation. Il s’agit dans ce document d’un premier essai, à confronter à la vision des partenaires du site dans la mesure où cela conduit nécessairement à des réflexions sur l’évolution du modèle socio-économique de gestion de la réserve pour tendre vers une décarbonation des activités tout en répondant aux enjeux de conservation de la biodiversité. Pâturage itinérant, traction animale, déplacement doux, systématisation d’achat écoresponsable, etc. sont des voies à explorer pour répondre à cette ambition.