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Atténuation du changement climatique et amélioration des sols par les techniques BIOCHAR

  • Il y a 1 an

    Bonjour,

    Le café des Moocoeurs étant fermé et ayant dans un dernier post évoqué des choses aussi diverses que la lutte réussie contre la désertification des sols au NIGER à très faible coût d'investissement , l'agriculture syntropique, l'organoponie, la permaculture, le développement à faire de l'agroforesterie sur les terres de grande culture,  je profite du support de communication de cette communauté pour vous faire part de ce que je considère comme une bonne nouvelle et je reprend ci-dessous le texte d'un post écrit ce matin dans une discussion du MOOC sol et climat. Ce n'est peut-être pas le coeur de sujet du MOOC Natur'Adapt mais l'émergence d'une technique prometteuse me semble pouvoir  intéresser les moocoeurs ainsi que le sujet de l'application artisanale qui peut en être faite dans leurs “oasis de nature”, “petits coins de nature”, et autres lieux sur lesquels ils s'investissent.

    "Entendu ce matin sur Europe 1 l'interview d'Olivier Reinaud cofondateur de l'entreprise NetZero qui vient de remporter la première étape du concours XPRIZE Carbon removal avec une technique principalement destinée aux pays en voie de développement de tranformation des résidus de production agricole en charbon de bois (BIOCHAR) par pyrolyse afin d'amender les sols tout en y stockant du carbone sous forme stable. Ceci rentrant parfaitement dans le sujet de ce MOOC (Sol et Climat) et les bonnes nouvelles ne se bousculant pas pour franchir les portillons de l'information j'ai le plaisir de vous communiquer ci dessous plus d'informations à partir d'extraits d'un article.

     

    D'autre part une émission de mémoire sur Xenius qui ne semble plus être disponible avait montré comment on pouvait faire artisanalement du BIOCHAR en brulant des branchages au dessus d'une fosse creusée dans la terre ce qui ne restitue que 30% environ du carbone à l'atmosphère et permet d'obtenir du charbon de bois au fond de la fosse. Il était conseillé ensuite selon une technique japonaise de le faire fermenter au moins 6 semaines dans des récipients étanches avec des déchets verts en alternant les couches avant de l'incorporer au sol. Je ne retrouve pas mes notes mais le cas échéant je pourrai tenter une nouvelle recherche si des moocers sont intéressés.

     

    Pouc ce qui concerne l'entreprise NetZero

     

    Le lien de l'article est

    https://www.sciencespo-lyon.fr/fr/actualite/vie-etudiante/fondation-elon-musk-distingue-netzero-entreprise-co-fondee-nos-etudiants

     

    les extraits de son contenu sont

     

    Début de citations

     

    "Olivier Reinaud est actuellement en 5e année en double diplôme Sciences Po Lyon X EM Lyon. Avec son entreprise NetZero, il vient de remporter la première étape* du concours XPRIZE Carbon Removal, lancé par Elon Musk en 2021 afin d’encourager le développement de techniques innovantes pouvant réduire le dioxyde de carbone atmosphérique. Ayant obtenu le statut d’étudiant entrepreneur, il est actuellement en stage de fin d’études au sein de son entreprise.

    Pouvez-vous nous présenter le projet avec lequel vous avez remporté la première étape du Prix XPRIZE ?

    Avec 3 autres fondateurs, nous avons monté une start-up en 2021, baptisée NetZero. NetZero est une entreprise qui agit dans le cadre de la lutte contre le changement climatique en retirant et stockant durablement du carbone en dehors de l’atmosphère par une méthode innovante.

    Vous avez deux façons complémentaires de lutter contre le changement climatique. Le premier volet, dont on entend parler le plus souvent dans les médias est la réduction à la source des émissions (utilisation de procédés moins polluants, utilisation de systèmes de production d’énergie moins polluants, etc). Le deuxième volet, moins mis en avant mais néanmoins important est la séquestration carbone, par des solutions naturelles ou technologiques. Cette approche consiste à retirer du carbone de l’atmosphère et le stocker durablement en dehors de l’atmosphère pour éviter qu’il ne contribue au réchauffement climatique. C’est essentiel de stocker du carbone car quoi que l’on fasse, on va avoir pendant encore plusieurs décennies de nombreuses émissions de carbone résiduelles incompressibles. Or, pour atteindre l’objectif fixé dans les Accords de Paris, il va falloir retirer une quantité équivalente de carbone de l’atmosphère pour atteindre la neutralité. Il faut ainsi développer des solutions qui permettent à grande échelle de retirer du carbone de l’atmosphère et le stocker en dehors. C’est ce que nous cherchons à faire avec une solution très peu connue : le biochar.

    Son principe repose sur les plantes, car celles-ci captent le carbone de l’atmosphère par le biais de la photosynthèse puis, lorsqu’elles se décomposent, relâchent le carbone qu’elles avaient capté. Il est possible d’enrayer ce cycle si on récupère de la biomasse fatale, c’est-à-dire des résidus végétaux, et que l’on extrait le carbone de ces résidus grâce à la pyrolyse. On stabilise ensuite le carbone sous forme solide inerte pendant des centaines d’années, évitant ainsi qu’il ne retourne dans l’atmosphère. Au final, on réduit la concentration de carbone dans l’atmosphère et on lutte contre le changement climatique.

    Ce n’est pas nous qui avons inventé le biochar, il est étudié depuis une trentaine d’années non seulement sur son volet climatique mais aussi agricole. En effet, si on mélange le biochar à des terres agricoles, on augmente considérablement la rétention d’eau et de nutriments dans les sols et en conséquent la productivité agricole. Le biochar est la solution qui permet de répondre à deux problématiques en même temps : lutter contre le changement climatique et améliorer de façon soutenable l’agriculture.

    NetZero cherche à porter à grande échelle cette solution, notamment dans les pays en développement situés au niveau de la zone tropicale afin de maximiser les co-bénéfices sociaux en plus du volet climatique. Concrètement, NetZero récupère des résidus agricoles de décorticage de café (la parche de café), en extrait le carbone et le remet dans le sol.

    ...

    Quelles seront les suites de votre projet ?

    Aujourd’hui, nous avons déjà construit une usine au Cameroun et nous sommes au total plus de 70 personnes à travailler chez NetZero. Cette première usine est fonctionnelle : on traite chaque année 8 000 tonnes de résidus agricoles en entrée et on produit 2 000 tonnes de biochar. Notre objectif est d’optimiser ce procédé : le tester, le rendre plus efficace, moins cher, plus simple à opérer. Pour cela, nous avons des personnes très qualifiées qui travaillent sur le volet R&D. C’est d’ailleurs à ce volet que nous allons consacrer l’intégralité des 1 million de dollars que nous avons remportés avec XPRIZE. Ce Prix nous apporte également une visibilité internationale forte ainsi qu’un intérêt médiatique et financier important. Ce prix nous positionne donc très favorablement pour la levée de fonds que l’on veut faire cet automne. On a par ailleurs des plans de développement au Brésil, puisqu’on finalise des accords pour construire un nouveau site au Brésil cette année.

    D’un point de vue personnel, je termine mon stage de fin d’études et je soutiendrai mon mémoire à l’automne ; j’attends avec impatience la traditionnelle cérémonie de remise des diplômes en février 2023 !

    Pour plus d’information sur NetZero : www.netzero.green"

     

    Fin de citations

    J'ajoute à cet extrait que parmi d'autres techniques d'extraction de carbone de l'atmosphère autres que celle de la photosynthèse avec séquestration à long terme dans le bois des arbres (une équipe suisse dont je pourrai retrouver le nom a estimé le nombre d'arbres sur la Terre à 3000 milliards et un potentiel de plantation de 1200 milliards supplémentaires (je n'ai pas vérifié si cela prenait bien en compte la satisfaction du besoin en terres cultivables pour l'alimentation)) celle qui consiste à cultiver de la biomasse à courte rotation pour la production d'énergie électrique à l'aide d'énergie thermique générée par sa combustion mais en retirant le CO2 des fumées pour le stocker dans les sols basaltiques sous forme de carbonate de calcium ou dans les anciens gisements de pétrole et de gaz est aussi prometteuse mais qu'il y a quand même la question du timing pour la mettre en oeuvre et de la capacité réelle d'extraction...

    Bien cordialement

    Philippe Bouchez