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MOOC UVED débutant le 25 septembre 2023 "Changement climatique : impacts, atténuation, adaptation"

  • Il y a 7 mois

    Bonjour 

    L'aide à l'adaptation des écosystèmes forestiers au changement climatique s'inscrit dans une  démarche itérative en trois temps :

    Temps 1) Hypothèse à faire sur l'amplitude du changement climatique conduisant à la prise en compte de différents scenarii de climats futurs.

    Temps 2) Etude des conséquences de ces climats futurs sur les écosystèmes forestiers.

    Temps 3) Définition de modalités d'aide à l'adaptation au changement climatique de ces écosystèmes forestiers pour les différents scenarii de climats futurs.

    Les connaissances en climatologie évoluent très vite et les observations sur la modification du climat sont toutes en avance sur les projections même récentes laissant craindre que l'emballement du réchauffement climatique soit déjà bien amorçé. C'est afin si vous le jugez utile  d'actualiser vos connaissances nécessaires au Temps 1 que je vous indique qu'à compter du 25 septembre 2023 s'ouvre le MOOC UVED "Changement climatique : impacts, atténuation, adaptation" qui va durer quatre semaines et pour lequel il est possible  de s'inscrire par la page de lien :
    https://www.fun-mooc.fr/fr/cours/changement-climatique-impacts-attenuation-et-adaptation/

    Vous trouverez sous ma signature deux posts adressés à Vincent Sennes animateur du MOOC Arbres qui va être animateur du MOOC  "Changement climatique : impacts, atténuation, adaptation", je vous les livre “brut de fonderie” pour les attentes et questionnements relatifs aux rapports entre changement climatique et écosystèmes forestiers.

    Bien cordialement

    Philippe Bouchez
    Animateur du groupe de travail "Adaptation des forêts au changement climatique" du Centre d'études techniques forestières de la Somme (CETEF80)
    bouchez.philippe@gmail.com

    Contenu de mon post du 8 septembre 2023 11h18  sur la discussion générale du MOOC ARBRES relative à l'annonce du MOOC UVED "Changement climatique : impacts, atténuation, adaptation" :

    "Bonjour Vincent,

    Suite à votre annonce, je viens de m'inscrire au MOOC d'UVED sur le changement climatique et attends beaucoup de compléments d'information et d'approfondissements des connaissances déjà acquises avec une mise à jour de celles dispensées au printemps 2022 dans le MOOC de l'Université de Liège "Tout comprendre sur le changement climatique" qui commencent à dater tant le changement climatique et les connaissances qui lui sont liées évoluent vite.

    J'ai déjà lu des articles ou vu des documentaires dont les auteurs ou intervenants étaient Aurélien Ribes (AR), Sophie Szopa (SS) et Hervé Le Treut (HLT) qui interviendront dans ce MOOC sur le changement climatique, et le moins que je puisse dire c'est que cela ne m'a pas incité à l'optimisme pour nos forêts (plus grande sensibilité climatique que prévue de la France (AR cf. un article scientifique dont il est l'auteur principal datant d'octobre 2022) , affaiblissement et ondulation du jet stream (HLT) auxquelles on peut ajouter ses dédoublements momentanés sur l'Europe de l'Ouest qui nous encadrent en passant au Nord par l'Ecosse et au Sud par Gibraltar, avec leurs conséquences sur notre exposition locale aux dômes de chaleur, sécheresses caniculaires et pluies diluviennes stationnaires (c.f articles scientifiques datés de mémoire de novembre 2017 et mars 2022). J'attends donc beaucoup de leur estimation de la trajectoire future en semaine 1, et en semaine 2 des connaissances sur les événements dits extrêmes, abrupts et irréversibles qui devraient, je l'espère traiter des points de bascule du changement climatique, et de la variabilité interne du climat avec en plus des sécheresses caniculaires, les incendies, les tempêtes majeures et les interactions biotiques qui vont continuer à impacter nos forêts avec des fréquences et des intensités accrues jusqu'à se faire poser la question de leur survie dans un état proche de celui que nous connaissons.

    On devrait, j'imagine, reparler dans ce MOOC de forêts et d'arbres, sûrement en semaine 4 tant pour l'atténuation que pour l'adaptation, et peut être en semaine 3 en considérant que la foresterie est une activité humaine. Ne participe t-elle pas à notre balance commerciale malheureusement de manière déficitaire et ne fournit-elle pas en France 400 000 emplois non délocalisables soit deux fois plus que l'automobile? Ce dernier point étant rappelé avant-hier soir sur la 3 dans l'épisode du Monde de Jamy intitulé "Incendies, réchauffement, surexploitation, comment sauver nos forêts?" qu'on peut voir en replay jusqu'au 13 janvier 2024 et sur son ordinateur par le lien :

    https://www.france.tv/france-3/le-monde-de-jamy/5183244-incendies-rechauffement-surexploitation-comment-sauver-nos-forets.html

    j'en profite pour attirer l'attention des mooceurs qui ne l'ont pas vu sur le fait qu'en fin du documentaire cité ci-dessus, et en me permettant d'interpréter librement les propos de Brigitte Musch "généticienne forestière de l'ONF", elle a indiqué que si le réchauffement climatique s'emballe, et si on n'aide pas les forêts à s'y adapter, les forêts françaises du futur deviendront des steppes arborées...

    Dans un récent documentaire de l'A2 intitulé Mystifications du journaliste Patrick Cohen que l'on peut voir en replay par le lien https://www.france.tv/documentaires/science-sante/5176023-mystifications.html . Documentaire qui n'a pas dû faire plaisir au géologue mondialement renommé et ex-ministre Claude Allégre dont le climatoscepticime a eu semble-t-il une influence politique non négligeable en France. Etienne Klein physicien et philosophe des sciences énonce à la fin du documentaire "La Science c'est "nous savons", la recherche scientifique c'est "nous nous demandons si?" ce qui me permet en tant que praticien forestier et expérimentateur au sein d'un groupe de progrès de la forêt privée (le CETEF80) de replacer le thème de l'adaptation des forêts au changement climatique dans l'attente des réponses des chercheurs en climatologie, génétique forestière, écologie forestière et écophysiologie forestière sur les climats futurs qui risquent d'assaillir nos forêts métropolitaines, sur les possibilités qu'auront leurs essences locales de s'adapter ou non sur place et sur les possibilités pour aider nos écosystèmes forestiers à s'adapter qu'offrent d'abord la migration assistée et ensuite l'introduction d'essences exotiques. Tout cela est ouvert à la discussion dans le forum de ce MOOC "Adaptation des forêts au changement climatique : place des dynamiques naturelles" que l'équipe d'animation par votre intermédiaire a bien voulu accueillir. Et pour résumer ce qui y est discuté face aux incertitudes de la limite du "nous savons", il est globalement proposé de mettre dès maintenant les bretelles en complément de la ceinture, c'est à dire d'associer à la ceinture de la régénération naturelle, ce en faisant confiance à ses processus évolutifs propres mais dont la lenteur ne doit pas être oubliée, les bretelles de la migration assistée afin de permettre en cas d'emballement du réchauffement climatique un effet de fondation par reproduction sexuée entre les arbres fondateurs et par hybridation entre les arbres fondateurs importés et les arbres locaux du même complexe d'espéce. Ce n'est pas autre chose, autant que je le comprenne, que Brigitte Musch propose à la fin de l'épisode précité du Monde de Jamy pour éviter l'évolution vers la steppe arborée, qui pourrait se produire si jamais l'Humanité ne réduit pas rapidement et drastiquement l'émission anthropique des gaz à effet de serre et si les contre-réactions biogéophysiques naturelles d'amplification de l'effet de serre ne la prennent pas de vitesse. Pour moi nous sommes pour la climatologie à la limite du "nous savons que" qui peut être assorti du "nous nous demandons si les mesures d'atténuation seront prises à temps et à la hauteur nécessaire pour éviter l'emballement du réchauffement climatique?" Beaucoup de scientifiques consternés par ce qu'ils observent n'hésitent pas à nous rappeler que de par leurs annonces "nous savions que" et ce depuis environ 50 ans avec des avertissements de plus en plus alarmistes retanscrits dans les rapports du GIEC et les annonces des plus hauts responsables de l'ONU. Des historiens prendront leur relais ainsi que celui des vulgarisateurs qui ont déjà commencé à écrire ou nous décrire l'histoire de l'anthropocène dont les effets délétères, loin s'en faut, ne se limitent pas qu'au changement climatique (cf. concept des limites planétaires).

    Bien cordialement

    Philippe Bouchez"

    Contenu de mon post du 16 septembre 2023 20h22  sur la discussion générale du MOOC ARBRES relative à l'annonce du MOOC UVED "Changement climatique : impacts, atténuation, adaptation" :

    "Bonjour Vincent,

    Je me permets de prendre un peu d'avance sur le MOOC changement climatique que vous allez animer, peut-être en vue des directs car j'imagine qu'avec un début au 25 septembre 2023, les enregistrements des interventions sont déjà dans la "boîte".

     

    Avant cela, et pour ce qui concerne les "limites planétaires" dont j'ai évoqué le concept en derniére ligne de mon post du 8 septembre 2023 11h18, les mooceurs qui ne le connaissent pas peuvent consulter dans le forum "Adaptation des forêts au changement climatique : place des dynamiques naturelles" mon post du 15 septembre 2023 06h52 intitulé "La 6ème limite planétaire est (officiellement) dépassée" qui renvoie à un tweet (X) de "Bon Pote" qui en explique le concept, ses limites et son évaluation actualisée.

    Mais pour revenir au futur MOOC "Changement climatique" j'avais également indiqué dans mon post du 8 septembre 2023 11h18 : "l'évolution vers la steppe arborée, qui pourrait se produire si jamais l'Humanité ne réduit pas rapidement et drastiquement l'émission anthropique des gaz à effet de serre et si les contre-réactions biogéophysiques naturelles d'amplification de l'effet de serre ne la prennent pas de vitesse." Or dans un tweet (X) du 15 septembre 2023 09h30 de lien

    https://twitter.com/theShiftPR0JECT/status/1702585543161196894/photo/1

    intitulé Rétroactions climatiques "The Shift Project" organisme présidé par Jean-Marc Jancovici vient d'inclure le graphique que vous trouverez ci-dessous sous le texte

    📷

    "Une cause et son effet peuvent se renforcer mutuellement : c’est particulièrement inquiétant pour le changement #climatique car on peut craindre alors des emballements. Voici quelques exemples de boucles de #rétroactions climatiques."

     

     

    Ce graphique présente l'avantage sous une forme simplifiée de montrer les principales boucles de rétroaction climatique qui lient

    - l'augmentation de gaz à effet de serre dont les origines sont anthropique et naturelle,

    - l'augmentation du forçage radiatif,

    - l'augmentation de la température des océans et de l'atmosphère.

    Pour les détailler plus en rapport avec les sujets traités pendant le MOOC Arbres et ses discussions :

    - Pour ce qui est de la boîte générale "Sécheresse, désertification, feux de forêt" j'indique qu'elle inclut pour moi le risque de savanisation de la forêt amazonienne qui est considéré comme un point de bascule du changement climatique et dont nous serions relativement proche si sa déforestation continue et/ou si son dépérissement s'accentue. J'indique également qu'en plus des incendies de forêt, il y a des incendies de sol ou feux de tourbières comme les feux "zombies" dans les immenses forêts boréales russes, mais aussi dans les tourbières tropicales, et que la France métropolitaine n'a pas été en reste puisque lors de l'été 2022 se sont produits dans la forêt des Landes des feux de lignite (probablement dus au fait que la forêt des Landes plus grande forêt artificielle d'Europe a été plantée au 19 ème siècle en partie sur des marécages (les Landes humides) qui ont été asséchés) et dans les Monts d'Arrée en Bretagne se sont produits des feux de tourbières près de Saint-Michel de Brasparts. Ceci est souligné ici, car dans un documentaire télévisé un spécialiste des tourbières et de leurs feux indiquait qu'ils dégagent 10 à 100 fois plus de CO2 que les feux aériens de forêt. J'indique également qu'un article scientifique récent sur l'accélération de l'augmentation de la concentration de méthane dans l'atmosphère émettait l'hypothèse qu'elle était liée à l'asséchement des tourbières tropicales sous l'effet des sécheresses, l'eau qui s'en est évaporée empêchait, présente à l'état liquide, le processus de décomposition du carbone organique par des organismes méthanogènes, phénomène que l'on retrouve d'ailleurs aussi lorsque que des zones humides s'assèchent mais là avec émission de C02.

    - Bien que ce soit controversé, on pourrait ajouter dans la boîte générale "Sécheresse, désertification, feux de forêt" l'item "Tempêtes extrêmes" telles que 1987, 1999 et 2009 qui restent historiquement pour l'instant loin devant les incendies de forêt les plus grandes causes de mortalité pour les forêts métropolitaines françaises au point qu'elles sont identifiables dans les courbes retraçant l'évolution du puits de carbone forestier métropolitain. Il a déjà été indiqué dans des discussions de ce MOOC que l'augmentation de l'énergie thermique emmagasinée par les océans pourrait favoriser de violents épisodes tempétueux mais l'avis (voire les avis) des experts climatologues du MOOC sur ce sujet sera (seront) intéressant(s) à connaître.

    - Enfin si la boîte "Puits de carbone biologique" semble être liée d'après "augmentation du CO2 dans les océans" et "acidification des océans" au "puits de carbone biologique océanique"qui absorbe moins de CO2 par le zooplancton (moins de fixation dans les squelettes) et le phytoplancton (réduction de la photosynthèse), il pourrait être utilement ajouté une flèche allant directement de "Augmentation de la température de l'atmosphère" vers un "puits de carbone biologique forestier" dans la mesure où, sous l'effet des températures et des sécheresses, la photosynthèse forestière diminue, la famine carbonée augmente et la mortalité augmente comme il a été expliqué dans le MOOC ARBRES, soit par cavitation et embolie qui est un effet abiotique, soit par des effets systémiques à dominante biotique qui sont la moindre résistance aux pathogènes et insectes ravageurs existants dont la pullulation peut être augmentée avec l'accroissement de la température (par exemple plusieurs générations de scolytes plutôt qu'une sous l'effet de la température plus élevée), et l'absence de résistance face à de nouveaux pathogènes et insectes ravageurs avec lesquel les arbres n'ont pas coévolué, l'arrivée de ces nouveaux venus étant liée directement aussi à l'augmentation des températures. Une question éventuelle pour les experts du MOOC complémentaire de l'effet d'acidification des océans est que le graphique ne prévoit pas lié à "Augmentation de la température de l'océan" le "dégazage" du CO2 dissous dans l'océan et donc comme on sait le faire pour le puits de carbone forestier peut on dresser un bilan du puits de carbone océanique?

    En quittant les domaines de la forêt et des océans pour reprendre une vue d'ensemble des rétroactions climatiques et dans la perspective où ce ne serait pas traité dans les interventions des experts, il me semble intéressant qu'ils traitent des points suivants pour éclairer les mooceurs :

    - A part l'augmentation de +7% de la concentration en vapeur d'eau (puissant gaz à effet de serre) dans l'atmosphère chaque fois que la température moyenne mondiale par rapport à l'ère préindustrielle (TMMPPI) va augmenter de +1°C comment les autres rétroactions climatiques sont elles prises en compte dans les modèles de projections climatiques?

    - La trajectoire de référence de l'adaptation au changement climatique (TRACC) définie par le Gouvernement pour la France métropolitaine dite +4°C en 2100 ne fait que se baser sur les calculs les plus récents du GIEC qui prévoient une augmentation de la TMMPPI de +2,8°C à la même échéance au vu des contributions nationales volontaires actuellement définies par les Etats . Or un certain consensus scientifique a été exprimé pour alerter sur le fait que le franchissement en cascade des points de bascule du changement climatique risquait de se produire à +2°C voire même avant à +1,5°C valeurs définies comme à ne pas dépasser lors de la COP21 qui a donné lieu en 2015 aux Accord de Paris. Sachant que les +1,5°C seront certainement atteints en 2030, que pensent les experts de ces seuils? des points de bascule? Et plus généralement du risque d'emballement du réchauffement climatique quand de mémoire l'Union Européenne a pour objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050 et la Chine en 2070?

    - Si certes nous sommes rentrés dans un cycle El Ninno aprés de nombreuses années en El Ninna, l'emballement du réchauffement climatique n'est il pas déjà en cours alors que nous n'avons atteint qu'une augmentation de +1,2°C de TMMPPI quand on constate les augmentations de concentration de CO2 et de CH4 à Mauna Loa, les méga-incendies de forêt, les vitesses de réchauffement quatre fois plus élevées que la moyenne planétaire de la zone polaire et de la zone subpolaire de l'hémisphère Nord avec le recul de la cryosphère et l'impact sur le dégel du pergélisol des températures très élevées des zones boréales, et l'augmentation brusque de la température des océans?

    Certes le discours "jusqu'ici tout va bien et il est encore possible d'agir pour éviter l'emballement" destiné à ne pas démobiliser l'opinion publique pour par exemple que nous français passions par individu de 10 à 2 tCO2 émises par an afin d'arriver à la neutralité carbone est compréhensible, mais, si on peut espérer le meilleur, il faut aussi se préparer au pire bien au delà de l'aide à apporter à nos écosystèmes forestiers pour qu'ils s'adaptent au climat futur, toutes les autres conséquences des effets du changement climatique devant probablement être exposées dans ce MOOC Changement climatique.

    Bien cordialement

    Philippe Bouchez"